La Falla de Saint-Michel, qui fait vibrer le quartier depuis 2004, est de retour cette année du 13 au 15 août. Pour la première fois, cependant, les festivaliers devront se passer du grand feu qui clôt traditionnellement le festival.

Les falles, à l’origine, sont de tradition espagnole. À Valence, depuis le Moyen Âge, les citadins construisent des centaines de gigantesques structures en bois peintes, qui représentent des personnages folkloriques ou des animaux colorés. Le dernier soir des festivités, elles sont détruites aux quatre coins de la ville, lors d’impressionnants feux de joie accompagnés d’un concert de feux d’artifice.

La philosophie qui sous-tend cet embrasement est qu’une fois que l’on a appris à construire, on peut toujours reconstruire.

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, COLLABORATION SPÉCIALE

La Falla de Saint-Michel s’inspire d’une fête traditionnelle valencienne.

Les festivités de Saint-Michel sont certes moins impressionnantes, mais elles attirent tout de même quelques milliers de personnes chaque année. Surtout, elles ont depuis leur début une portée sociale importante. Ce sont des jeunes du quartier en difficulté qui font office de falleros, dans le cadre d’un programme de réinsertion sociale. À partir du mois de mai, ils construisent les structures dans un chapiteau sur le terrain de la TOHU, aidés par une vingtaine de professionnels.

Camille Piché participe à l’aventure comme peintre depuis 11 ans. Elle a vu passer bien des cohortes de falleros, qui ont souvent été marqués par leur expérience. « Il y en a beaucoup qui reviennent nous voir, des années plus tard, pour nous aider bénévolement ou pour nous raconter leur parcours après le programme. Il y en a qui réalisent de grandes choses. » En plus des apprentissages techniques, les jeunes falleros participent à des formations qui les aident à intégrer le marché de l’emploi, une fois les festivités terminées. Ils apprennent, par exemple, à rédiger un curriculum vitæ ou à se préparer à une entrevue.

À la fin de l’expérience, les jeunes se réunissent et ils regardent brûler ce qu’ils ont construit pendant plusieurs semaines. C’est très courageux de leur part et c’est un symbole très fort pour dire que ça va aller mieux après.

Camille Piché

Année après année, les thèmes des structures tournent autour des trois composantes de la mission de la TOHU : le cirque, l’environnement et l’esprit de quartier. En cette période de retour à la normale, les festivités auront pour thème le rassemblement et rendront hommage, entre autres, aux travailleurs de la santé qui ont fait face à la pandémie.

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, COLLABORATION SPÉCIALE

À cause de la pandémie, le grand arbre construit l’an passé n’a pu être brûlé. Il sera donc encore à l’honneur cette fois-ci, entouré de nouvelles sculptures.

Malheureusement, il ne pourra pas y avoir cette fois-ci d’embrasement, afin de ne pas attirer une trop grosse foule. Les falleros ont tout de même construit leurs œuvres, qui seront exposées cette année, mais qui ne pourront être brûlées que l’an prochain. Puisque la destruction n’a pas eu lieu non plus en 2020, il y aura trois années de travail à faire flamber en 2022. « J’ai hâte de voir ça ! », s’exclame le directeur général de la TOHU, Stéphane Lavoie.

Musique et communauté

Selon Stéphane Lavoie, les feux et les sculptures géantes ne sont qu’un prétexte pour créer un sentiment de communauté. « À Valence, ça fait partie de la vie de quartier de génération en génération. Les gens se rassemblent dans des ateliers de quartier pour construire leurs fallas chaque année », explique-t-il.

Une partie de notre mission, à la TOHU, c’est de contribuer à revitaliser le quartier Saint-Michel, et la Falla, c’est une manière d’offrir aux gens une tradition grâce à laquelle ils peuvent s’identifier à leur communauté.

Stéphane Lavoie, directeur général de la TOHU

En plus des œuvres éphémères, la Falla propose chaque année des concerts gratuits en plein air. Cette année, les concerts resteront gratuits, mais il faudra réserver sa place, en raison des restrictions sanitaires. On pourra notamment entendre les musiciens La Bronze, Élage Diouf et Boogát. « Le côté espagnol est toujours là, avec aussi de la musique arabe, maghrébine, sénégalaise… C’est très festif ! », détaille Stéphane Lavoie.

Programmation artistique de la Falla
  • Le musicien canado-mexicain Boogát se produira à la Falla de Saint-Michel samedi, à 18 h 30. Accompagné de l’ensemble de musique latine Salón de bal, il présentera un concert de musique de cabaret des années 1940.

    PHOTO MICHELLE BOULAY, FOURNIE PAR LA TOHU

    Le musicien canado-mexicain Boogát se produira à la Falla de Saint-Michel samedi, à 18 h 30. Accompagné de l’ensemble de musique latine Salón de bal, il présentera un concert de musique de cabaret des années 1940.

  • Le percussionniste et compositeur sénégalais Élage Diouf se produira ce vendredi, à 19 h.

    PHOTO VITOR MUNHOZ, FOURNIE PAR LA TOHU

    Le percussionniste et compositeur sénégalais Élage Diouf se produira ce vendredi, à 19 h.

  • L’interprète maroco-québécoise La Bronze se produira devant la TOHU dimanche, à 18 h.

    PHOTO ADRIAN VILLAGOMEZ, FOURNIE PAR LA TOHU

    L’interprète maroco-québécoise La Bronze se produira devant la TOHU dimanche, à 18 h.

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Évidemment, puisque le festival est organisé par la TOHU, le cirque y sera aussi à l’honneur avec des troupes québécoises, comme Zirconium, Battements de cirque et Cirque Hors Piste. Elles se produiront lors de spectacles payants, le samedi et le dimanche, à 13 h.

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