« En état de consommation, j’ai transgressé la limite de l’autre et de la mienne aussi. À un moment donné, tu n’as plus conscience d’où est-ce que ça s’arrête, la limite », a-t-elle affirmé. « J’ai manqué de respect à tellement de monde. […] Je considérais que je pouvais tout faire. C’est malheureux. »

Maripier Morin s’est livrée à Guy A. Lepage, dimanche soir à Tout le monde en parle, après avoir accordé à La Presse sa première entrevue en neuf mois. Sur le plateau, elle s’est dite habitée par la honte depuis que La Presse a publié samedi cinq témoignages de personnes qui disent avoir subi des agressions physiques, des attouchements sexuels non sollicités et des commentaires racistes de sa part entre 2017 et 2020. Aujourd’hui, elle « regrette profondément » et veut s’excuser personnellement à ceux qu’elle a blessés.

« De m’excuser ici, c’est un peu facile. Des amendes honorables, tu fais ça un en face de l’autre pour qu’ils puissent voir le chemin que j’ai fait, les choses que j’ai comprises. Mes excuses, elles seront sincères. »

Nouvelles accusations

L’animatrice et comédienne n’a pas nié ce qui lui est reproché par les cinq personnes qui se sont confiées à la journaliste Marissa Groguhé. Des allégations qui s’ajoutent aux accusations de harcèlement sexuel, d’agression physique et de propos racistes par la chanteuse Safia Nolin à son endroit, il y a un peu plus de neuf mois.

« Quand tu es en consommation, tu perds la carte, tu fais plein d’affaires », a-t-elle affirmé en réponse aux nouvelles accusations.

Elle s’est toutefois défendue d’être raciste, malgré des propos racistes que lui reprochent trois personnes, dont Safia Nolin. « Il n’y a aucune circonstance dans lesquelles tu peux faire une blague raciste et que c’est drôle. […] Aujourd’hui, ça, je l’ai compris. »

Elle a ensuite déploré les attaques de certains internautes envers sa victime, Safia Nolin. « Je ne cautionne absolument pas la violence sur les réseaux sociaux », a-t-elle affirmé.

Maripier Morin est revenue sur sa dépendance à l’alcool, une maladie qu’elle subit, dit-elle, « comme un dédoublement de personnalité ». Elle consulte une psychologue et souhaite avoir droit à la réhabilitation ainsi qu’à un « semblant de vie normale ». Elle a également effectué une « thérapie fermée » de trois semaines en juillet dernier.

« La fille qui est en consommation excessive, tu penses-tu que je suis fière d’elle ? Tu penses-tu que je l’aime ? Aujourd’hui, je suis capable de me regarder dans le miroir. Je suis capable d’aimer la femme que je suis en train de devenir. Le reste, ce n’est pas moi qui le contrôle », a-t-elle confié à l’animateur.

Sélection retirée

La femme de 34 ans a par ailleurs demandé que sa sélection controversée à la soirée Artis, qui doit avoir lieu le 9 mai, soit retirée. « Cet après-midi, on a pris la décision, en fait, j’ai pris la décision de retirer ma nomination, a-t-elle déclaré. Parce que je suis tannée de diviser. Tout simplement. » Elle était finaliste dans la catégorie du rôle féminin pour une série dramatique saisonnière pour son rôle dans La faille.

Elle estime qu’il « aurait été plus simple » de ne pas être nommée. « Moi, je l’ai accueillie, cette nomination-là, avec beaucoup d’amour. Je me suis dit : ‟Je suis qui, moi, pour dire au public : non, tu n’as pas d’affaire à voter pour moi” ? Ça ne m’appartenait pas. C’est pour ça qu’on a laissé ça comme ça. »

Elle souhaite que l’attention soit plutôt mise sur les quatre autres personnes nommées dans la catégorie.

De nombreuses personnalités publiques, dont Magalie Lépine-Blondeau, Anne-Élisabeth Bossé, Rosalie Vaillancourt et Arnaud Soly, avaient exprimé leur malaise ou leur incompréhension devant cette sélection.

Son passage à l’émission Tout le monde en parle a été vivement critiqué sur les réseaux sociaux dimanche. Alors que certains se sont réjouis de son retour, d’autres ont plutôt déclaré qu’une personne qui commet des violences sexuelles et racistes n’a pas sa place à l’écran.