Stéphanie Lapointe lance enfin le 4e tome de sa populaire série Fanny Cloutier, dont plus de 35 000 exemplaires ont été vendus au Québec. Enfin, parce que Fanny Cloutier — Mon automne africain, publié le 18 mars chez Les Malins, devait paraître l’automne dernier. C’était avant que la sortie soit reportée par la COVID-19, par des problèmes d’impression, puis par la perte des livres dans le transport… « C’est une année comme ça : il faut lâcher prise », philosophe Stéphanie Lapointe. Entrevue en sept points, pour lui porter chance.

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Extrait de Fanny Cloutier ou Mon automne africain, texte de Stéphanie Lapointe, illustrations de Marianne Ferrer, éditions Les Malins.

Voyage au Rwanda

Dans ce nouveau tome, Fanny Cloutier commence sa 4e secondaire au Rwanda, où elle part avec son père. Comme son héroïne, Stéphanie Lapointe a visité ce pays d’Afrique, il y a une douzaine d’années. « Avec une équipe documentaire, on était allés au Rwanda pour voir comment la population s’était reconstruite après le génocide, explique-t-elle. Ç’a été un voyage marquant. Quand est venu le temps de décider où Fanny voyagerait en Afrique, d’emblée, j’avais envie de retourner au Rwanda dans ma tête. »

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Extrait du film Les chimpanzés sauvages de Jane Goodall

Refuge pour chimpanzés

Fanny Cloutier séjourne au refuge de chimpanzés que sa grand-mère maternelle a fondé en Afrique. « Quand j’étais petite, c’était ce que je voulais faire, dit Stéphanie Lapointe. J’avais lu un livre, je ne sais plus si c’était sur Dian Fossey ou Jane Goodall [deux primatologues]. Ça me fascinait. »

Pour soigner les singes, la grand-mère de Fanny a vécu loin de ses filles. « Je me suis dit que ce serait intéressant que ce personnage ne fasse pas les choses comme les grands-mamans normales, fait valoir Stéphanie Lapointe. Qu’est-ce qu’être normal, de toute façon ? »

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Les deux premiers tomes de la série Fanny Cloutier ont été publiés en allemand, chez l’éditeur Loewe.

Traduite en allemand

Déjà publiée en Europe francophone, la série Fanny Cloutier vient d’être traduite en allemand. « C’est drôle, parce que je connais tellement le tome 1 que lorsque je vois les mots en allemand, je sais ce qui est écrit, même si je ne comprends absolument rien, s’amuse Stéphanie Lapointe. L’Allemagne, c’est LE marché que j’espérais conquérir. Les jeunes en Allemagne lisent beaucoup, beaucoup, beaucoup. C’est un public super intéressant. »

Adaptée au cinéma

En plus d’écrire le prochain livre de la série Fanny Cloutier, Stéphanie Lapointe travaille à l’adaptation cinématographique du premier tome avec le scénariste Pierre-Yves Bernard. « Toute la structure du film est en train de prendre forme », se réjouit-elle. C’est Vision 4, la maison ayant produit les films tirés de la série Aurélie Laflamme, qui est derrière le projet. « Ç’a été long, parce que je suis tombée enceinte et il y a eu la pandémie », indique l’autrice.

Série télé équestre

L’écriture d’une série télé jeunesse racontant la vie de jeunes passionnés de chevaux occupe aussi Stéphanie Lapointe. « Ça va être tourné l’été prochain, annonce-t-elle. On a eu le go des diffuseurs. C’est vraiment une super bonne nouvelle. » Trio orange (M’entends-tu ? à Télé-Québec) en est le producteur.

« C’est une série sur le monde équestre, mais il y a de la substance qui passe à travers l’action, explique l’autrice. Quand je construis une histoire, il y a deux étages à la maison. Ce qu’on voit en surface — le camp équestre ou les voyages de Fanny, soit l’action avec un grand A — et, au sous-sol, de l’émotion et des leçons de vie. C’est ce qui fait que j’ai le goût de me lever le matin : je veux apporter ma touche de réflexion. »

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« On est la génération d’entre deux, analyse Stéphanie Lapointe, en pensant à la difficile conciliation travail-famille. Il y a des changements le fun et importants qui se sont opérés. Mais on a encore tellement de chemin à faire pour nos filles. »

Un vrai bébé

Dans ce tourbillon, Stéphanie Lapointe a aussi donné naissance à une petite fille, au printemps 2020. « Ça reste un sacrifice, avoir un enfant, observe-t-elle. Si, pendant un an, je ne mets rien au monde, je vais en ressentir le contrecoup — il va y avoir un désert à traverser. Je l’ai appris à la dure, quand j’étais chanteuse et comédienne. » Stéphanie Lapointe est aussi mère d’une fille de 8 ans et belle-mère de deux autres enfants.

« Pendant le congé de maternité que je viens d’avoir, je n’ai pas pu vraiment tirer la plogue comme j’aurais peut-être dû ou voulu le faire, parce que je savais que le prix, en fin de compte, allait être trop cher à payer », indique-t-elle. Pour travailler, l’autrice a embauché une gardienne un jour ou deux par semaine, la pandémie la privant de l’aide des grands-parents. « Ça m’a fait me questionner, dit-elle. Pourquoi d’emblée ne sépare-t-on pas le congé parental moitié-moitié avec les pères ? »

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Stéphanie Lapointe est la seule femme à ce jour ayant remporté Star Académie (en 2004, ici avec le finaliste Marc-André Niquet).

Nos retrouvailles

Seule femme de l’histoire ayant remporté Star Académie (en 2004, comme le temps file), Stéphanie Lapointe a renoué avec la chanson en participant à l’album Nos retrouvailles, paru en janvier. Elle y chante une version dépouillée et sentie de L’infidèle de Claude Dubois. « Je trouvais naturel d’aller rechanter sur cet album-là, dit-elle. Mon départ de la musique a été un peu… J’imagine qu’il n’y a jamais un moment où on annonce : “J’arrête, salut, tout le monde.” »

Si Stéphanie Lapointe a renoncé aux tournées, c’est notamment parce qu’elle était devenue mère. « Je ne me voyais pas partir un vendredi soir sur deux, illustre-t-elle. J’ai toujours adoré faire de la musique et ça reste un outil, même quand j’écris de la fiction. Mais je ne veux plus être une chanteuse populaire comme je l’ai déjà été. »

L’ancienne lauréate regarde l’édition actuelle de Star Académie — une première depuis son propre passage au concours télévisé. « J’ai été happée par les jeunes, leur talent, leur personnalité, souligne Stéphanie Lapointe. Je les trouve vraiment extraordinaires. »

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Fanny Cloutier – Mon automne africain, texte de Stéphanie Lapointe, illustrations de Marianne Ferrer, éditions Les Malins

Fanny Cloutier  – Mon automne africain
Texte de Stéphanie Lapointe
Illustrations de Marianne Ferrer
Éditions Les Malins
Dès 11 ans
En librairie le 18 mars