Parler de maladie mentale avec sensibilité, intelligence et même humour ne relève plus du tabou dans les téléséries de chez nous. Je pense notamment à Cerebrum, à Mon fils ou à Lâcher prise, qui ont traité de dépression, de bipolarité et de schizophrénie sans sombrer dans le gros cliché et sans plonger le téléspectateur dans une noirceur écrasante.

Je pense aussi à un inquiétant cas de sociopathie dans The Undoing de HBO, dont je vous reparle plus bas, sainte bénite, la finale de dimanche soir, c’était quelque chose. Poursuivons.

Après leur collaboration sur le très beau téléroman Au secours de Béatrice de TVA, Sophie Lorain et le réalisateur Alexis Durand-Brault ont concocté une minisérie de six heures articulée autour de problèmes de santé mentale. Son titre : Sortez-moi de moi, que la plateforme Crave et Super Écran offriront au printemps.

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Pascale Bussières interprétera le rôle du Dre Justine Mathieu dans la série Sortez-moi de moi. Elle traitera des patients aux prises avec des problèmes de santé mentale amenés par une unité spéciale formée de travailleurs sociaux et de policiers.

Présentement en tournage à Montréal, Sortez-moi de moi suivra une escouade de travailleurs sociaux qui interviennent aux côtés des policiers en situation de crise. C’est la Dre Justine Mathieu (Pascale Bussières) qui traite les patients amenés par cette unité spéciale (le 211), formée de Clara St-Amand (Sophie Lorain), Myriam Melançon (Sandra Dumaresq) et Gabriel Beauregard (Bruno Marcil).

Un de ces malades, David Ducharme (Vincent Leclerc), qui vit un épisode bipolaire, entamera une relation secrète avec sa psychiatre, ce qui leur causera de sérieux ennuis, évidemment.

Il ne s’agira pas d’une série sur l’aspect sordide de la maladie mentale. Nous allons faire ressortir le beau tout en n’occultant pas la souffrance.

Alexis Durand-Brault, qui réalise et coécrit Sortez-moi de moi avec sa conjointe, Sophie Lorain

En périphérie du noyau principal, nous verrons la famille de Clara (Sophie Lorain), dont son frère urgentologue Émile (Émile Proulx-Cloutier) et sa sœur Suzy (Valérie Blais), qui sort de prison après avoir commis une série de crimes mineurs.

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Sophie Lorain, qui a coécrit la série, interprétera le rôle d’une travailleuse sociale, Clara.

Selon Sophie Lorain, Sortez-moi de moi comportera un volet thriller. Un évènement-choc secouera le premier épisode, et un personnage de « pervers narcissique » causera d’énormes ravages.

Maintenant, il faut se jaser de la finale de The Undoing, relayée dimanche soir en anglais. La version doublée en français (Les premières impressions) jouera jeudi à 21 h sur Super Écran et Crave. Donc, l’alerte au divulgâcheur flashe ici comme les manteaux de Nicole Kidman depuis six semaines.

Aviez-vous deviné l’identité du tueur de l’artiste Elena Alves (Matilda De Angelis) ? Pas moi. Du moins, pas avant que la psychologue Grace Fraser (sublime Nicole Kidman) ne comprenne que son mari oncologue Jonathan (excellent Hugh Grant) était un maniaque. Et qu’elle prenne les grands moyens, avec la complicité de son amie avocate Sylvia (Lily Rabe), pour que le vent tourne au tribunal.

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Hugh Grant et Nicole Kidman dans la série The Undoing.

Contrairement à plusieurs autres critiques, j’ai aimé qu’on ne nous sorte pas un lapin du chapeau à la dernière seconde, uniquement pour le « facteur surprise ». Le meurtrier a toujours été sous nos yeux. À essayer de faire pitié, à se défendre, à pointer les autres du doigt. Comme Grace, nous avons voulu le croire et avons fermé les yeux sur les incohérences dans son récit. Parce que le charmant Jonathan soigne des enfants cancéreux, il est incapable de violence extrême, non ? Erreur. Il a presque dupé tout le monde.

La star de The Undoing a été, à mon avis, l’actrice Noma Dumezweni, brillante dans son rôle d’avocate de la défense. Quel personnage fascinant que cette Haley Fitzgerald. Je regarderais un « spin-off » avec elle comme pivot, c’est certain.

Vincent, sa maman et Julie

Vous me direz qu’il y a des choses pas mal plus dérangeantes ou préoccupantes dans la vie. Je vous répondrai : oui, absolument. Reste que le fait que Vincent Beauregard, grand gagnant d’Occupation double avec Noémie, soit le fils de la femme de ménage de Julie Snyder me chicote.

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Noémie et Vincent, gagnants d’Occupation double

Le jeune homme de 23 ans, qui vit encore chez ses parents à Laval, vient de remporter une cagnotte estimée à un demi-million de dollars. Et il a un lien proche avec la productrice d’OD.

Alors, qu’en est-il de cette affaire ? Au bout du fil, Julie Snyder, productrice d’OD, le jure sur la tête de ses enfants : jamais elle n’a favorisé Vincent Beauregard au détriment d’un autre candidat. D’aucune façon. « Et je ne pensais jamais qu’il allait gagner », dit-elle en entrevue.

Julie Snyder dit ne pas s’impliquer dans le choix des concurrents d’Occupation double. Et c’était la troisième fois que Vincent Beauregard, un ancien joueur de baseball professionnel, s’inscrivait aux auditions d’OD avant d’être repêché.

Aussi, c’est la firme Raymond Chabot Grant Thornton qui supervise le vote populaire qui couronne le couple vainqueur, rappelle la démone de Noovo. Quand Noémie et Vincent ont été éliminés, c’est grâce à l’appui de 12 des 20 exclus qu’ils ont pu se greffer au voyage final.

En fin d’après-midi dimanche, pour dissiper les rumeurs de conflit d’intérêts, Julie Snyder a publié une vidéo sur sa page Facebook où elle a expliqué bien connaître Jessie, la maman de Vincent, depuis plusieurs années déjà.

On peut remettre le bouchon sur cette bouteille de Bulles de nuit, je pense. Merci de votre écoute.