Neuf associations qui représentent des dizaines de milliers d’artistes et de professionnels du domaine de la télévision et du cinéma demandent au gouvernement de François Legault d’intervenir pour que les tournages jugés non essentiels soient annulés ou interrompus.

« Inutile de faire une longue démonstration pour illustrer à quel point les consignes données par la santé publique, particulièrement la distanciation sociale, sont inapplicables sur un plateau de tournage ou en studio, des milieux où la promiscuité fait partie des conditions de travail », indiquent les signataires de la lettre, dont font partie Dominic Pilon, président de l’Alliance québécoise des techniciens et techniciennes de l’image et du son (AQTIS), Gabriel Pelletier, président de l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ) et Sophie Prégent, présidente de l’Union des artistes (UDA).

Plus tôt mardi, le tournage de la populaire série District 31 a été interrompu à la demande des techniciens, qui ont exercé leur droit de refus, face aux conditions de travail qu’ils jugeaient inadéquates dans le contexte de la pandémie. Le tournage du film Brain Freeze, de Julien Knafo, a aussi été arrêté tôt en journée, pour les mêmes raisons.

À l’heure actuelle, ce sont les producteurs ou les diffuseurs qui décident d’annuler ou de reporter un tournage.

« Voilà pourquoi, nous vous demandons […] de décréter un arrêt des tournages jugés non essentiels par le gouvernement au Québec jusqu’à nouvel ordre », écrivent les neuf signataires de la lettre qui représentent aussi des artisans du domaine publicitaire et des nouveaux médias.

« Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous formulons cette demande puisque la précarité d’emploi des artistes et artisans fait que tout arrêt de travail se traduit inévitablement par une baisse de revenus immédiate, mais nous considérons de notre devoir d’agir en bons citoyens », précisent-ils.

Parmi les autres signataires de la lettre, on retrouve Mathieu Plante, président de la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC) et Edgar Bori, président de la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec (SPACQ).