Trois ans après Nufonia Must Fall, le DJ, compositeur, musicien et bédéiste Kid Koala replonge avec un nouveau film musical créé sous les yeux des spectateurs. Avec 15 collaborateurs, dont des marionnettistes, il présente dès le 27 novembre, à la Cinquième Salle de la Place des Arts, l’histoire d’un moustique parti conquérir la grande ville – et son rêve de célébrité – avec sa clarinette.

Encore une fois, il ose une approche multidisciplinaire assez culottée : il crée en direct – et avec un trio de cordes – la trame sonore d’un film d’animation lui aussi interprété en direct par des marionnettistes, tourné à l’aide de cinq caméras et projeté sur un écran géant qui surplombe la scène.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

« Je viens de l’univers de la musique live. J’aime l’urgence qui vient avec ça, le côté sans filet », explique-t-il en marge d’une répétition devant les médias. 

J’ai joué dans des groupes où, soir après soir, on jouait les mêmes chansons dans le même ordre. Après un certain temps, tu es sur le pilote automatique. Je ne voulais pas ça. Je voulais que ce soit frais chaque soir.

Kid Koala

La magie de ce spectacle, selon ce qu’on a pu voir, tient au fait que la manipulation des marionnettes, les déplacements de l’équipe de tournage, les changements de décor et le travail des musiciens, tout est fait au vu et au su des gens dans la salle. Il y a tant à voir qu’on promène sans cesse son regard d’un créateur à l’autre, émerveillé par ce qui prend vie.

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La manipulation des marionnettes, les déplacements de l’équipe de tournage, les changements de décor et le travail des musiciens : tout est fait au vu et au su des gens dans la salle.

Un tel travail demande une attention de tous les instants, car si le moustique musicien vivra des embûches sur la route de la gloire, Kid Koala et ses collaborateurs peuvent aussi être confrontés à des pépins techniques qui doivent être gérés sur le moment. « S’il y a un problème avec une marionnette, il faut allonger un segment musical, explique le compositeur. Ou si les gens rient beaucoup, il faut leur donner du temps. Faire de la musique en direct sur un film [déjà tourné et monté] n’aurait jamais permis de s’ajuster aux réactions de l’auditoire. »

De 6 à 66 ans, et même plus

The Storyville Mosquito s’adresse aux enfants de 6 ans et plus, comme aux adultes. Ce n’est pas innocent. Kid Koala tient beaucoup à ce partage intergénérationnel, qui lui rappelle la première fois qu’il a vu Modern Times de Charlie Chaplin alors qu’il était enfant. « Mes grands-parents riaient, mes parents riaient et les enfants aussi. Tous pour des raisons différentes, se rappelle-t-il. C’était la première et l’une des rares fois de ma vie où trois générations de ma famille appréciaient la même chose au même moment. »

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« L’important pour moi, comme musicien, a toujours été d’être totalement présent avec les gens qui sont là au moment où on joue, insiste-t-il. Que ce soit dans un café avec 10 personnes ou à guichets fermés dans une grande salle. » Kid Koala, sans tout dévoiler, dit que c’est l’une des choses que son petit moustique va apprendre dans sa quête.

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« Il va prendre conscience de la vraie valeur de la musique et que ce n’est peut-être pas ce qu’il pensait. Que c’est peut-être quelque chose de plus personnel, précise le DJ. Que ça tient peut-être à la connexion et au partage. »

Kid Koala : The Storyville Mosquito, à la Cinquième Salle de la Place des Arts, du 27 novembre au 8 décembre