Patrick Masbourian, 49 ans, se vissera dans le fauteuil d’Alain Gravel à partir du 19 août. Pénélope McQuade, 48 ans, succédera à Catherine Perrin dans le créneau de 9 h à 11 h 30 à la rentrée. Et logiquement, Marie-Louise Arsenault et Annie Desrochers, issues de cette même génération X, conserveront leurs micros à Plus on est de fous, plus on lit ! et au 15-18 pour la saison 2019-2020.

Du réveil à l’heure du souper, en excluant Midi Info de Michel C. Auger, les X contrôleront entièrement les ondes d’ICI Radio-Canada Première. Eux qui ont longtemps galéré, cumulant divers boulots à la radio ainsi qu’à la télé, ces X arrachent définitivement leur étiquette de « no future ». Comme quoi la persévérance et le travail acharné, ça paie.

Au privé, le collègue Patrick Lagacé, 47 ans, lui aussi un X, comme son acolyte Isabelle Maréchal, hérite d’un mandat costaud au 98,5FM en prenant le relais de Paul Houde à la fin du mois d’août. Impossible d’échapper aux X à la radio parlée. Les X sont les nouveaux baby-boomers.

Hier matin, Patrick Masbourian a rencontré les journalistes dans le studio 17 de la grande tour du diffuseur public, d’où provient Gravel le matin depuis quatre ans. « J’ai grandi avec la radio de Radio-Canada. Jacques Languirand, Joël Le Bigot, Michel Désautels, Pierre Bourgault, Marie-France Bazzo, j’ai grandi avec ces voix-là », explique Patrick Masbourian.

Contrairement à sa consœur Marie-France Bazzo en 2013, Patrick Masbourian n’a pas martelé qu’il battrait Paul Arcand du 98,5 FM à son entrée en poste. 

« Soyons honnête. Paul Arcand, c’est un monument, c’est un communicateur exceptionnel. Est-ce que je fais partie de cette même race ? C’est le temps qui va le dire. » — Patrick Masbourian

Patrick Masbourian a été le timonier du 95,1 FM pendant les trois derniers étés. J’ai bien aimé son approche rigoureuse, teintée de bonne humeur. En fait, pour être parfaitement honnête, je ne suis pas fan d’Alain Gravel, de son humour potache et de son côté mononcle assumé. Vivement du changement.

Père de quatre enfants, Patrick Masbourian réorganisera sa vie familiale en fonction de son horaire professionnel monastique. « On a pris cette décision à deux. Si ma conjointe avait dit non, j’aurais refusé », dit-il.

La nouvelle émission réveille-matin de Radio-Canada ne porte pas encore de nom. La revue de presse, les sports, la culture, la météo et la circulation y conserveront leur place, mais les personnes qui occuperont ces fonctions n’ont pas encore été confirmées. Un chroniqueur société (éducation, finances personnelles, santé) complétera l’équipe. On sent ici l’influence du magazine radiophonique Les éclaireurs, que Patrick Masbourian pilotera jusqu’au 20 juin.

Le ton de la matinale se voudra chaleureux, inclusif et familial. La diversité est au cœur des préoccupations de l’animateur. « On veut être le reflet du Montréal de 2019-2020 », indique Patrick Masbourian, qui souhaite aussi raccrocher les milléniaux à son émission.

La directrice générale de la radio de Radio-Canada, Caroline Jamet, une ancienne cadre de La Presse, parle de Patrick Masbourian comme d’un homme cultivé, rigoureux, chaleureux et curieux, capable d’interviewer autant des politiciens, des comédiens que des citoyens.

Le voisin de Patrick Masbourian à Longueuil, Dominic Arpin, qui tient les rênes d’On est tous debout sur les ondes de Rouge, deviendra son rival à l’automne. Les deux animateurs pourraient même covoiturer, car seul le boulevard René-Lévesque sépare les locaux de Rouge de ceux de Radio-Canada, près du pont Jacques-Cartier.

La chasse à l’animateur du matin n’a pas été de tout repos, me rapportent des espions. Jean-Philippe Wauthier a été sollicité, il y a plus d’un mois, mais les négociations à propos du contenu de l’émission auraient achoppé.

L’intérêt de Stéphan Bureau, qui remplace Catherine Perrin l’été, a également été tâté. Joint cette semaine, Stéphan Bureau a préféré ne pas commenter mes informations. Le mettre sous contrat aurait impliqué qu’il ne passe plus autant de temps en Arizona et en Europe, ce qui aurait torpillé les pourparlers.

À l’annonce du départ d’Alain Gravel, début avril, toutes sortes de rumeurs ont résonné dans les corridors de Radio-Canada. Dans un registre plus grand public, les noms de Marina Orsini et d’André Robitaille ont même été évoqués. Joints lundi, Marina Orsini et André Robitaille ont affirmé n’avoir jamais reçu d’appel de la direction du 95,1 FM.

Par contre, André Robitaille discute d’autres projets pour la radio publique, qui n’ont cependant pas été précisés.

De retour à la programmation régulière, maintenant. Ai-je raté un bon épisode de Conséquences ?