Dans 10, 20 ou 30 ans, que restera-t-il de Steve Després, personnage hors norme qu'Antoine Olivier Pilon a interprété avec aplomb et brio dans Mommy, de Xavier Dolan, bardé de prix depuis son lancement à Cannes en mai 2014?

«Dans 30 ans, je ne le sais pas. Mais je pense que Steve va rester une tranche de ma vie, celle de ma 18e année, qui lui aura été consacrée, répond Antoine Olivier Pilon. Depuis Cannes, ç'a été les festivals, les entrevues, les prix...»

Le comédien, qui aura 18 ans en juin, est très fier de tout ce qui s'est fait autour de Mommy et considère comme «très encourageants» les trophées du meilleur interprète masculin qu'il a récemment remportés aux galas des prix Écrans canadiens et Jutra.

Mieux encore: le gala des prix Écrans canadiens a attiré le regard de producteurs et d'agents d'ailleurs dans le monde sur le comédien, de sorte qu'Antoine Olivier reçoit maintenant des propositions de l'extérieur du Québec.

«Cet été, j'ai deux projets de films: un à l'étranger et l'autre au Québec, dit-il sans donner plus de détails. Je cherche un agent à Los Angeles. J'en ai aussi rencontré en France.»

Le jeune homme demeure néanmoins attaché à ses origines. On peut le voir actuellement dans trois émissions québécoises: Mémoires vives, Subito texto et Les Argonautes. Il se plaît d'ailleurs à devenir le grand frère, le mentor des plus jeunes acteurs.

«Durant le tournage de Frisson des collines, Guillaume Lemay-Thivierge m'avait servi de mentor et me donnait toutes sortes de trucs. Maintenant, c'est moi qui fais ça sur Les Argonautes. Je suis comme le grand frère, le cousin des plus jeunes acteurs. Et ils me suivent. Les gens de la production passent donc par moi quand ils veulent que les enfants se calment [rires].»

Les choix de notre invité

MUSIQUE

Dead Obies

«J'ai découvert ce groupe de rap de Montréal par le biais d'un ami. Ses membres dégagent beaucoup d'énergie. Je peux les résumer en quatre qualificatifs: baveux, arrogants, agressifs et intelligents. On voit qu'ils ne font pas de la musique juste pour faire de la musique: il y a des choses signifiantes dans leurs chansons. J'aime aussi le fait qu'ils donnent des spectacles gratuits ou à des prix très raisonnables.»

Pink Floyd

«J'écoute ce groupe depuis trois ou quatre ans. J'aime beaucoup les albums The Wall, Wish You Were Here et The Dark Side of the Moon. Ce sont ceux que j'ai dans mon iPhone. Mais parfois, en allant sur internet, je tombe sur des disques encore plus vieux comme Atom Heart Mother ou Relics. Les sons que les musiciens arrivent à faire, les paroles de leurs chansons, tout est vraiment intéressant.»

CINÉMA

Nightcrawler

«J'ai vu ce film récemment et j'ai capoté! J'ai beaucoup aimé l'espèce de non-dit du personnage principal [Louis Bloom, interprété par Jake Gyllenhaal]. Tout au long du film, il cache quelque chose et fait part d'un grand manque de sensibilité. J'aime aussi le fait que Jake Gyllenhaal, que j'avais déjà vu dans End of Watch et Enemy, soit capable de jouer des rôles si différents les uns des autres. Ça m'impressionne toujours.»

TÉLÉVISION

Blue Mountain State

«C'est une série américaine tournée à Montréal et dont les trois saisons sont offertes sur Netflix. C'est mon humour à fond! Les sujets et les comédiens me font bien rire. J'adore aussi les couleurs bleu et orange de l'équipe de football. Enfin, j'aime bien cette notion de fraternité qu'on véhicule à travers la série. Je suis allé à Los Angeles récemment et c'est incroyable comment les fraternités s'affirment avec leurs logos.»

TÉLÉSÉRIES

Apocalypse

«Cette série sur la Seconde Guerre mondiale est faite d'images prises durant le conflit et remises en couleur. On sent vraiment comment les choses se sont passées. Tout le conflit est résumé de A à Z en quelques épisodes. Dans la même catégorie, j'ai bien aimé Band of Brothers, télésérie sur la Seconde Guerre mondiale qui se déroule en Europe et qui est extraordinaire.»