Comme le dit une vieille chanson, «la vie à deux, c'est merveilleux pour ceux qui s'aiment»... Et qui travaillent, pourrait-on ajouter. Ils sont nombreux, les amoureux qui font le même métier dans le monde artistique. La Presse a demandé à quatre couples très différents d'expliquer comment ils vivent la création à l'intérieur de la cellule amoureuse et familiale. Complicité, compétition, collaboration et admiration mutuelle forment leur quotidien.

Le travail qui rapproche

La famille est au centre des priorités du couple formé par Édith Cochrane et Emmanuel Bilodeau. Et cela, depuis leur rencontre, il y a 10 ans, lorsque Emmanuel, convaincu par le talent de sa blonde, lui a suggéré de faire des enfants rapidement. «Il m'a dit: "Si tu veux des enfants, il faut les faire vite, parce que tu vas tellement travailler!"»

Édith Cochrane et Emmanuel Bilodeau l'avouent: ils sont tous deux dans une période particulièrement intense de leur vie. «Une chance qu'on a des enfants, sinon, on ne se verrait pas!», lance-t-il, comme pour confirmer son ancienne prédiction.

Alors qu'Édith multiplie les contrats comme Les enfants de la télé, Série noire ou Complexe G, Emmanuel Bilodeau a fait un grand virage en lançant son premier spectacle d'humour, le One Manu Show, dont il a confié la mise en scène à nulle autre que sa blonde. «Si nous n'avions pas décidé de travailler ensemble à ce projet complètement nouveau pour lui, peut-être que ç'aurait été moins le fun, peut-être qu'on se serait éloignés», croit Édith.

«À la place, on a décidé de conjuguer nos forces, et ç'a été très stimulant. Ça a attisé la flamme. On n'était plus seulement dans des questions d'horaires. C'était le fun de voir que nos univers se rejoignaient.»

Changement de rythme

Même ensemble, ils ont été un peu ébranlés dans leurs habitudes par ce passage vers l'humour. «C'est un autre rythme de vie, l'humour, note Édith. Nous autres, on est couchés à 22 h 30 parce qu'on a des enfants, parce qu'on travaille. Veux, veux pas, sa période de rodage dans les bars, ça violente tout le biorythme!»

«Il y avait des soirs où je me demandais ce que je faisais là, avec de jeunes humoristes de 25 ans, devant un public de 35 personnes, se souvient-il. J'envoyais des photos de bars à Édith.»

On sent, pendant cette discussion, qu'Emmanuel est le grand nerveux verbomoteur, tandis qu'Édith est la pince-sans-rire, plus posée. Mais, manifestement, une bonne dose d'humour anime ce couple, et c'est ce qui les ramène au terre-à-terre.

Le mythe du couple d'acteurs angoissés ne les définit pas, selon eux. D'abord parce que leur premier amour n'était pas le jeu. Bilodeau a étudié le droit, Édith Cochrane était éducatrice spécialisée. «On adore notre métier, dit-elle, mais on relativise tout. Je vis quand même avec l'impression d'avoir défroqué du travail social.»

«J'aimerais en faire plus parce que je me sens redevable envers la société», ajoute-t-il. Ils refusent beaucoup d'invitations qui leur font envie, toujours pour éviter que leurs deux enfants souffrent de leur absence.

Jaloux l'un de l'autre?

La jalousie existe-t-elle dans un couple de comédiens aussi polyvalents? Oui, mais pas parce que l'un ou l'autre tourne des scènes d'amour avec d'autres comédiens ou comédiennes - ça fait partie du métier. Cela concerne surtout des projets très intéressants, comme Série noire.

«Inconsciemment, quand il y a beaucoup de bons projets, ça te ramène au fait qu'il se passe plein d'affaires dans lesquelles tu n'es pas, explique Bilodeau. Ce n'est pas plus confrontant de voir sa blonde aller que de voir les autres aller. Série noire, j'aimerais travailler là-dedans au boutte! Je suis jaloux, en fait! Mais quand je vois ma blonde heureuse, je sais que ça rejaillit sur nous, et j'en profite.»

Ils s'entendent pour dire que, sans admiration mutuelle, l'amour et le travail ne pourraient pas bien cohabiter. Édith Cochrane affirme tenir de son chum son côté délinquant sur les plateaux, tandis que celui-ci a gagné un peu plus de discipline à son contact. «J'admire ma blonde à tous les niveaux», dit-il.

«L'admiration, c'est essentiel, poursuit-elle. Autant dans le travail que dans les microdétails. On vit de grandes joies, de gros buzz. La première d'Emmanuel au Monument-National, ça allait au-delà de ça, puisque je connaissais le show au quart de tour. Un grand moment.»

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On peut voir Édith Cochrane aux Enfants de la télé, et, très bientôt, dans le deuxième film de la série Aurélie Laflamme ainsi que dans les suites de Série noire et Complexe G.

Emmanuel Bilodeau poursuit sa tournée (en supplémentaires au St-Denis les 9 et 10 octobre).

Info : emmanuelbilodeau.com

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Emmanuel Bilodeau et Édith Cochrane

Passion musicale

Dans l'atmosphère feutrée de leur charmant studio tapissé de synthétiseurs, une petite flamme s'allume dans les yeux de Marie-Pierre Arthur et François Lafontaine dès qu'il est question de musique. La création, la scène, ils sont fous de ça et c'est manifestement une passion qui alimente leur couple. «La musique, c'est une dope», affirme François Lafontaine.

C'est par la musique qu'ils se sont rencontrés, c'est par la musique qu'ils se tiennent, c'est par la musique qu'ils se projettent dans l'avenir François Lafontaine, ex-membre du groupe Karkwa devenu réalisateur et collaborateur pour une multitude d'artistes, a travaillé à tous les albums de sa blonde, jusqu'à ce dernier, Si l'aurore, qui sera lancé lundi prochain à La Tulipe. Marie-Pierre Arthur se souvient du premier disque en 2009, lorsqu'elle a fait le saut vers la carrière solo.

«J'étais complètement démunie et il m'a prise par la main, dit-elle. C'était tellement épeurant de me lancer là-dedans. Il m'a montré comment faire ça avec beaucoup de légèreté parce que moi, j'allais direct dans le fond du baril, je capotais un peu, c'était dark, et lui, il a la création très joyeuse.»

«Mais je n'ai pas le même rôle, lui répond-il. Mon rôle, c'est d'accompagner les artistes. Même à l'époque où j'étais avec Karkwa, c'était une collaboration à cinq. Quand t'es tout seul, c'est ta face qui est sur la couverture, c'est toi qui dois fronter les affaires toute seule.»

Un processus sans fin

Pour Lafontaine, la différence entre travailler pour un artiste et travailler pour sa blonde est assez simple: «Ce n'est jamais fini. Tu es tout le temps conscient de ce qui se passe, conscient de tous les aspects de la création, tous les jours, comme elle est consciente de la mienne. On baigne là-dedans constamment. Des fois, redevenir un couple normal, ça peut être difficile. On est perturbés!»

Si, au début, Marie-Pierre Arthur s'est montrée un peu possessive envers son chum qui collaborait avec d'autres artistes, de peur qu'il partage «leur» son, elle a appris à lâcher prise.

«Parce que c'est tellement nourrissant. Et il ne m'appartient pas, ce gars-là. Il faut être de grandes personnes: on est obligés de se laisser vivre, sinon, on ne s'apportera plus rien. La musique, c'est une partie de notre vie qui est plus importante que la vraie vie. On s'en rend compte. Ça prend plus de place que n'importe quoi d'autre.»

Et le plus difficile, selon eux, est de sortir de cette bulle créatrice pour leur garçon. «Il voit qu'on n'est pas tout à fait présents tout le temps, dit-elle. Quand on va vers ça, il devient extrêmement énervé. Je commence à comprendre qu'il n'y a pas de place pour lui quand on est là-dedans.»

Avoir des parents artistes, finalement, c'est être en concurrence avec leur création, mais leur garçon, heureusement, aime la musique. «Sa mère faisait des shows enceinte avec une basse sur la bedaine!», souligne Lafontaine.

Unis par la création

Ni l'un ni l'autre ne se verrait vivre autrement que par cette passion commune, au sein de laquelle ils s'admirent mutuellement. «C'est ce qui me fait tomber amoureuse d'un homme, confie Arthur, sous l'oeil amusé de son chum. Il pourrait être "laitte", je serais amoureuse pareil. Parce que ce n'est pas sa face qui m'intéressait au départ, c'était justement sa relation avec la création. Il n'était pas réalisateur, il faisait juste les claviers dans Karkwa, mais ça sentait bon. Ça sentait l'avenir qui a de l'allure!»

«Même chose pour moi, renchérit Lafontaine. Ce qui est super important, c'est d'évoluer à travers tout ça. Je trouve ça le fun qu'il y ait des idées nouvelles, qu'on puisse se challenger artistiquement. C'est capoté de la voir triper dans un studio, de voir sa femme dans ce qu'elle fait. J'ai accès à ça. Combien de couples dans la vie travaillent et n'ont aucune idée de comment ça se passe au bureau?»

On dit souvent qu'un couple a besoin de projets, et c'est précisément leur quotidien.

Dans ce contexte, les conflits d'horaire sont la principale source  d'irritation du couple créateur. Car après la création, il y a la réalité des tournées. À ce propos, ils disent faire très attention de ne pas imposer leur couple à un groupe sur la route. Et c'est une autre intensité qui s'ajoute à leur vie quand ils constatent l'effet que l'un ou l'autre produit sur le public.

Enfin, pour sortir de cette intensité, ils ont découvert depuis peu un bon truc: prendre des vacances séparément. «On a chacun notre semaine, explique Lafontaine. Je l'ai passée à sortir dans les restos et les bars tous les soirs!»

«Moi, c'était totalement le contraire, poursuit-elle. J'ai besoin de calme. J'en ai aussi profité pour voir des amies et parler longtemps, de façon deep, pour rien!»

L'autre réalité, c'est l'insécurité financière propre à tous les artistes. «Ça, on en parle peu, c'est trop stressant, conclut Arthur. Mais nous savons que c'est ce que nous voulons faire toute notre vie.»

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L'album Si l'aurore de Marie-Pierre Arthur sera lancé lundi, 17 h 30, au Cabaret La Tulipe. La chanteuse sera en concert le 26 février, 20 h, dans le cadre de Montréal en lumière.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

François Lafontaine et Marie-Pierre Arthur

Un joyeux chaos

«Eh, Pol Pot!»

Samuel Archibald surnomme affectueusement sa conjointe Geneviève Pettersen, arrivée presque au terme de sa grossesse, du nom d'un sanguinaire dictateur, juste pour rire. Les derniers milles sont éreintants pour elle, qui ne sait plus trop comment s'asseoir confortablement. «Je veux que tu m'appliques mon vernis à ongles sur les orteils jusqu'à l'accouchement!», lui réplique-t-elle.

Il est professeur de littérature et auteur du recueil de nouvelles Arvida; elle est pigiste et auteure du roman La déesse des mouches à feu. Ils ont connu un véritable succès avec leurs livres, ce qui a fait d'eux un couple d'écrivains en vue.

Lorsque nous les avons contactés pour cette série, nous avons proposé de les photographier dans leurs bureaux de travail, mais c'est avec surprise que nous avons appris qu'ils n'en avaient pas! Il n'y a pas de place pour un bureau dans leur charmante petite maison de Rosemont, d'autant plus que leur troisième enfant est en route.

Du temps volé à écrire

C'est un joyeux chaos qui règne chez les Archibald-Pettersen, entre les enfants, le chien qui jappe et les montagnes de bouquins. Comment sont-ils venus à bout de leurs manuscrits, on se le demande!

«J'ai pris l'attitude guérilla», répond Samuel. «J'écris sur le coin de la table de cuisine, beaucoup dans l'autobus, derrière des factures, même sur du papier de toilette.» «Lui, il est capable d'écrire dans le chaos, note Geneviève. Moi, j'ai besoin de plus de calme, de plus de silence.»

Pour tous les deux, écrire signifie voler du temps au rythme effréné de leur vie. Il leur a tout de même fallu une petite retraite pour mettre la touche finale à leurs livres, en s'isolant dans un chalet, sinon carrément dans le salon de leur éditeur (ils publient tous les deux au Quartanier).

«J'ai constaté que tout ce que je n'écris pas, je le retiens et ça me travaille, dit Samuel. Quand j'écris des notes partout et que je les perds, je vire à moitié fou!»

«Ça, c'est à moi!»

Une saine jalousie anime ce couple d'écrivains. «Sam est plus frustré dans le temps que moi, parce qu'il a un travail de professeur, note Geneviève. Je suis travailleuse autonome; je peux travailler uniquement sur ce que je veux.»

Le processus d'écriture, ils le vivent chacun de leur côté et ils ne font lire que le résultat - jamais les brouillons - à l'autre, histoire d'éviter de trop s'influencer dans leurs commentaires en cours de création.

Pour les idées, qui leur viennent surtout en voyage, ils tracent spontanément les limites. «Si mon père raconte une bonne histoire, je lui dis: "Ça, c'est à moi!", précise Samuel. Là où on collabore le plus, c'est lorsqu'on parle de nos titres et de la poutine d'un livre, comme le quatrième de couverture.»

Ils admettent que si Geneviève, qui a publié après Samuel, n'avait pas connu de succès, cela aurait pu être difficile pour leur couple. Heureusement, ils ont tous les deux goûté au plaisir du lectorat, «et ce qui est bien, souligne Geneviève, c'est qu'on n'a pas le même».

«Moi, c'est les gens d'un certain âge, et elle, ce sont les kids», renchérit Samuel. «Malgré tout, dans les salons du livre, les gens s'attendent à ce qu'on signe ensemble, note-t-elle. Ça intrigue les gens. Ça ne nous dérange pas d'être ensemble ou de faire des talk-shows; c'est tellement rare que les écrivains prennent ce genre de place. Mais nous faisons quand même attention, il faut que ce soit pour une bonne raison.»

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On peut lire Geneviève Pettersen toutes les semaines sur le site web du magazine Châtelaine. Son essai, Vie et mort du couple (éditions La Presse), est en librairies et son roman, La déesse des mouches à feu (le Quartanier), est en nomination aux prix Archambault. Elle cosigne avec Mélanie Charbonneau la série web Les stagiaires qui sera diffusée en mars.

Samuel Archibald travaille à son deuxième livre qui sera publié au Quartanier, et présentera cet été sa pièce de théâtre Saint-André-de-l'épouvante à Carleton-sur-Mer.

PHOTO IVANOH DEMERS, LA PRESSE

Samuel Archibald et Geneviève Pettersen

Duo en liberté

Marie-Ève Janvier et Jean-François Breau, l'un des couples favoris du public, sont particulièrement conscients de leur image. À la différence des autres couples que nous avons interrogés, pour eux, c'est pratiquement une marque de commerce et ils sont très lucides face à cette réalité qui, au départ, n'était pas si évidente que cela, même s'ils ont l'impression que le destin et les fans les ont poussés dans cette direction.

«Avant même qu'on soit ensemble, les gens nous voyaient ensemble», se souvient Jean-François. Ils se sont rencontrés pendant les auditions de Notre-Dame de Paris, où ils ont eu les rôles de doublures, avant de se retrouver et de connaître le succès avec la comédie musicale Don Juan, qui a lancé en quelque sorte leur image de couple.

«Au départ, on se disait qu'après Don Juan, Marie-Ève ferait son album et j'allais faire le mien, mais chaque fois qu'on montait sur scène dans le show de l'un ou de l'autre, c'était un moment fort, raconte Breau. On s'est dit: pourquoi ne pas faire un show à deux? Ça ne devait être que deux ou trois shows...»

Une réalité à apprivoiser

Les gens ont aimé spontanément ce couple, et ça leur a fait peur. «On craignait de se perdre là-dedans», dit Marie-Ève. «J'ai embarqué un peu à reculons, admet Jean-François. Est-ce que les choses étaient embellies par notre métier et est-ce que ça allait marcher dans la vraie vie? Il y avait une question d'identité aussi. Je m'étais toujours vu comme un chanteur solo sur scène. Marie-Ève aussi. J'avais l'impression que ça spinnait à une vitesse que je n'étais pas capable de contrôler. Il nous fallait apprivoiser ça.»

Le reste appartient à l'histoire, comme on dit. Le couple Janvier-Breau cartonne; les amoureux en sont à leur quatrième album, Libre, et ils coaniment l'émission C'est ma toune tous les vendredis. En discutant avec eux, on comprend pourquoi. La chimie fonctionne. Les interviewés sont très généreux, précisément parce qu'ils assument beaucoup mieux aujourd'hui ce qu'ils sont.

«Je trouve ça cute quand quelqu'un vient me voir pour me dire: "J'aimerais ça trouver mon Jean-François." Il y en a que ça énerve, mais bon! On est conscient qu'on vend du rêve, parce que ça reste du rêve», dit Marie-Ève Janvier.

«On est chanceux parce que le public qui nous a découverts dans Don Juan nous a suivis, poursuit Jean-François. On a compris qu'on pouvait nourrir notre carrière avec ça, mais en mettant les balises de ce qu'on montre et de ce qu'on garde pour nous. Une vie publique, c'est super le fun: on fait ce métier pour la reconnaissance. Mais il y a quelque chose de pervers là-dedans. Quand tu te chicanes sur le pot de cornichons à l'épicerie et qu'une madame vient te voir pour te dire: "Vous êtes parfaits, vous êtes beaux, faites donc des bébés!", c'est la dernière chose à laquelle tu penses à ce moment-là!»

Savoir décrocher

Mais les avantages dépassent les inconvénients, disent-ils. Aucun conflit d'horaire. Partage complet des joies et des difficultés. Une complicité efficace, ainsi qu'une solide expérience qui leur a permis de faire assez facilement de l'animation télé en direct, une expérience qu'ils comparent à la scène.

Qu'en est-il de l'intimité, quand on est ensemble 24 heures sur 24? «On parle souvent de notre travail et, à un moment donné, je deviens saturée, avoue Marie-Ève. J'admire le côté perfectionniste de Jean-François, il n'a jamais de fin, mais ça peut être un méchant gros défaut quand on fait un album! Cela dit, s'il n'avait pas ce côté-là, ça me manquerait.»

«Ce que j'aime de Marie-Ève, c'est son côté structuré, et aussi sa vérité, confie pour sa part Jean-François. Je peux passer deux heures à faire de la musique dans le sous-sol et, quand je monte, elle pète ma balloune. Elle est capable de mettre le doigt sur la petite chose qui ne marche pas, c'est une de ses grandes qualités.»

Ils ont aussi trouvé leur façon de respirer dans cette relation fusionnelle. Quelque chose qu'ils ont découvert en s'offrant un week-end à l'hôtel. Plutôt que d'en profiter, ils étaient stressés, comme en tournée! Alors, ils s'offrent des pauses. Marie-Ève est casanière, profite du cocooning, pendant que Jean-François prend la route pour aller voir ses amis. Ils sont aujourd'hui dans un moment de leur vie à la fois exaltant et apaisé.

«Au début, c'était clair que notre duo était une parenthèse, explique Jean-François. Sauf qu'on a toujours été à l'écoute de notre public, et tant qu'il va avoir envie de nous entendre, on va continuer. J'ai des projets de mon côté, et Marie-Ève aussi. Notre sac de confiance en soi est assez rempli pour qu'on ne se remette pas en question. On s'est toujours dit que si un jour on sentait qu'on manquait de travail, on allait paqueter nos affaires et se rendre à New York pour passer plein d'auditions pour des comédies musicales!»

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Le dernier album de Marie-Ève Janvier et Jean-François Breau, Libre, a été lancé en janvier. L'émission C'est ma toune est diffusée tous les vendredis à 20 h, à Radio-Canada.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Marie-Ève Janvier et Jean-François Breau