Damien Robitaille, le plus francophile des chanteurs ontariens, est le porte-parole des 16es Rendez-vous de la Francophonie qui se tiendront du 7 au 23 mars dans tout le Canada afin de célébrer la langue française.

«J'étais déjà un porte-parole non officiel pour toutes les communautés francophones hors Québec!», lance l'auteur-compositeur-interprète originaire de la petite ville de Lafontaine, qui a commencé à chanter en français à la mort de son père.

«J'ai toujours voulu garder vivante la langue de mon père et de mon village. J'ai vu la culture francophone aller un peu en décroissant, au cours des dernières années, mais grâce à ce genre d'événement, on arrive à faire survivre le français. J'espère aussi être un modèle pour les jeunes et leur montrer qu'on peut avoir du fun à faire de la musique en français», précise Damien Robitaille.

Le chanteur, qui a dû faire son éducation musicale francophone par ses propres moyens, se réjouit des quelque 1000 activités présentées dans tout le pays aux Rendez-vous de la Francophonie.

«À 18 ans, quand j'ai décidé d'écrire en français, je me suis donné pour mission d'apprendre la culture musicale francophone. Alors j'ai pris un petit boulot de disquaire à la radio communautaire de mon village et j'allais écouter des vinyles dans le sous-sol pendant mes temps libres», dit le chanteur qui tient le rôle principal d'Un rêve américain, documentaire dans lequel il parcourt d'anciennes communautés francophones des États-Unis.

Finaliste pour le Juno de l'album francophone de l'année pour Omniprésent, son cinquième opus en carrière, Damien Robitaille partira en tournée en France le 14 mars et compte entamer une tournée en solo dès l'automne.

«Ce sera le bon moment pour roder des chansons et retourner à mes racines. Un nouveau défi qui risque de me motiver à créer», conclut-il.

Qu'est-ce qui t'a donné le goût de faire ce métier?

J'excellais en musique. J'avais 90%, alors que dans toutes les autres matières, je n'avais que 50%. J'aurais pu enseigner la musique, mais être chanteur était plus attirant! Mon père était professeur, mais il donnait souvent des spectacles dans sa collectivité. Il est mort quand j'avais 13 ans et j'ai pris sa guitare pour commencer à jouer, un peu pour continuer à le faire vivre.

Quel autre métier aurais-tu exercé?

Professeur de musique au secondaire. Surtout pour les vacances d'été! J'aime être avec les jeunes.

Ta première scène professionnelle?

C'était à Sudbury en 2003. Je faisais la première partie de Jim Corcoran pour la Saint-Jean-Baptiste. Je me suis lancé, j'étais nerveux. Le public a beaucoup aimé, et depuis, il m'accueille toujours comme l'un des siens.

Une émission qui t'allume?

Les jeux olympiques. Je suis très influencé par ce que je vois à la télé. Si je regarde du ski de fond, l'après-midi, je dois aller en faire!

Le film qui t'a le plus marqué?

Field of Dreams, réalisé par Phil Alden Robinson. C'est un film dans lequel un joueur des années 30 décédé revient jouer dans un champ de maïs derrière la maison du personnage principal, incarné par Kevin Costner. J'aime également Danse avec les loups et Forest Gump. Ça m'avait donné envie de courir!

La chanson qui te rappelle le plus ton enfance?

Le Ô Canada qu'on nous faisait chanter tous les matins à l'école. Sinon, Summertime de Gershwin que ma mère me chantait pour m'endormir.

La chanson qui te rappelle ton premier amour?

The Way You Look Tonight de Sinatra. Mais ne dites pas ça à ma blonde! Sinon, ma chanson de couple est Esa du groupe colombien El Binomio de Oro.

Qu'est-ce qui joue en boucle en ce moment dans ton iPod?

Rien du tout! Je suis en train de travailler à de nouvelles chansons et j'ai besoin de faire le vide pour le remplir de mes propres mélodies.