La blogueuse Yoani Sanchez, une des figures de la dissidence cubaine, a annoncé vendredi sa volonté de lancer à la mi 2014 un journal numérique à Cuba, dans l'espoir de «semer les racines d'une presse libre», lors d'une visite en Colombie.

«Je veux passer d'un projet personnel comme mon blogue à un projet collectif, responsable, dans l'objectif d'accompagner la société de Cuba dans sa transition», a affirmé la dissidente, invitée du festival culturel Hay Festival qui se déroule dans le port caribéen de Carthagène.

Célèbre pour son blogue Generacion Y, la philologue de 37 ans a affirmé que son but était de «créer une conscience à partir de l'information». «Ce n'est pas un média anti-castriste, c'est un média collé à la réalité, avec des informations de base», a-t-elle précisé à propos de son futur journal.

«Il peut arriver le pire dès le premier jour, qu'ils enfoncent la porte et emportent tout et nous bloquent internet», a poursuivi la dissidente, avant d'ajouter: «mais peut-être allons nous semer les racines d'une presse libre».

Empêchée de voyager depuis plusieurs années par les autorités cubaines, Yoani Sanchez a bénéficié à partir de l'an dernier d'une réforme des lois migratoires pour sortir de l'île communiste, à l'instar de plusieurs dizaines d'autres opposants, réalisant une tournée dans 13 pays d'Europe et des Amériques.

Avec près d'un demi-million d'abonnés sur son compte Twitter et un blogue traduit en une quinzaine de langues, la dissidente cubaine a été classée en 2008 parmi les cent femmes les plus influentes du monde par la revue américaine Time.