Les techniciens de l'image et du son syndiqués à l'AQTIS ont voté mardi soir en faveur du recours à des moyens de pression au moment jugé opportun.

Ces syndiqués de l'Alliance québécoise des techniciens de l'image et du son (AQTIS) négocient présentement les conditions de travail prévues dans quatre conventions collectives, soit pour le film, la vidéo, le web et la publicité. Et les négociations s'avèrent difficiles, particulièrement avec une des deux associations patronales, a rapporté en entrevue le porte-parole syndical à la table de négociation et directeur des relations de travail, Charles Paradis.

L'Association québécoise de la production médiatique - l'une des deux associations patronales qui négocient avec l'AQTIS - a récemment demandé la médiation. Des discussions auront donc cours dans ce contexte la semaine prochaine.

Au cours d'une assemblée générale des membres tenue mardi soir, les techniciens ont pris connaissance du rapport sur les négociations tenues à ce jour. Insatisfaits, ils ont unanimement donné un mandat à leur comité de négociation afin qu'il retourne à la table avec les mêmes demandes. Ils ont du même souffle voté en faveur du recours à des moyens de pression au moment qui sera jugé opportun.

«Tout est envisageable, même une grève. Ça va prendre la forme normale des moyens de pression: on commence par quelque chose d'un peu plus léger, juste pour indiquer que les membres sont solidaires de la négociation, et après ça, dépendamment de l'écoute que l'on a de la part du producteur, bien ça va s'amplifier, s'étendre. Et ça peut aller jusqu'à des moyens extrêmes», a expliqué M. Paradis.

Les techniciens pourraient par exemple perturber des galas pour marquer leur mécontentement. «Ça se pourrait qu'on s'affiche dans les galas et dans les captations de spectacles», a admis M. Paradis.

Les demandes syndicales sont nombreuses, à commencer par les salaires, puis l'harmonisation des fonctions entre les médias, des «clauses d'évolution» pour les différentes fonctions dues aux changements technologiques, les horaires, les taux d'indemnité journalière, les indemnités lorsqu'une production prévue ne voit finalement pas le jour alors qu'un syndiqué s'était rendu disponible pour l'occasion, une liste de rappel prioritaire pour les membres (l'autre statut est celui de permissionnaire).

«On n'a pas d'entente. Présentement, on signe des (ententes de) gré à gré; on adapte ça à la demande du producteur», a expliqué M. Paradis.

L'AQTIS représente environ 4500 artisans à la pige qui oeuvrent dans différents métiers de la conception, de la mise en place ou de la réalisation des productions audiovisuelles. Les employeurs sont des producteurs privés indépendants, et non des télédiffuseurs.

Du côté patronal, l'Association québécoise de la production médiatique n'était pas disponible pour commenter, mercredi. L'autre association patronale, l'Association québécoise des producteurs de films publicitaires, a été créée il y a quelques mois à peine.