Le dramaturge et dissident polonais Slawomir Mrozek, considéré par plusieurs observateurs comme l'une des meilleures plumes de son pays et décédé en France plus tôt cet été, a reçu des obsèques nationales, mardi.

Des admirateurs s'étaient rassemblés malgré la pluie dans le sud de Cracovie, où a débuté la carrière de l'écrivain satirique, pour signer un livre de condoléances.

Un corbillard tiré par deux chevaux noirs a ensuite transporté l'urne contenant ses cendres jusqu'à son caveau dans l'église de Saint-Pierre-et-Saint-Paul.

Slawomir Mrozek s'est taillé une solide réputation avec des pièces de théâtre satiriques et surréalistes, dont Tango, en 1964, un pied de nez au régime communiste.

Né en 1930 à Borzecin, près de Cracovie, le dramaturge avait tenté des études d'architecture et d'arts, mais a plutôt bifurqué vers la bande dessinée et le journalisme. Il s'est ensuite tourné vers l'écriture de nouvelles et de pièces de théâtre, gagnant l'estime de la critique pour ses pièces, dont son plus grand succès aura sans contredit été Tango.

D'abord militant du Parti communiste, Slawomir Mrozek s'est vu retirer son passeport en 1968 pour avoir dénoncé la participation de la Pologne à l'invasion russe en République tchèque. Il est alors resté en France, où il se trouvait à l'époque.

Le dramaturge a également vécu en Italie, au Mexique et aux États-Unis avant de rentrer en Pologne pour quelques années en 1996.

Il est mort à Nice le 15 août, où il avait emménagé en 2008.

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