C'est sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier qu'Enrico Macias célébrera le 2 juin prochain avec son public québécois ses 50 ans de carrière, en duo avec de nombreux artistes, dont Mario Pelchat, Marie-Élaine Thibert, Gérard Darmon, Lynda Thalie et les deux chanteurs de Sherazade, Rita Tabbakh et Philippe Berghella. «J'espère aussi que Claude Dubois et Robert Charlebois vont me rejoindre», lance-t-il.

Un demi-siècle de succès pour le chanteur français d'origine algérienne qui a vendu plus de 50 millions d'albums grâce à des chansons comme Les filles de mon pays, L'Oriental ou Le mendiant de l'amour, toutes réunies sur Venez tous mes amis, un album de reprises en duo lancé à l'hiver avec Cali, Carla Bruni, Corneille, Khaled, Natacha St-Pier, Gérard Darmon, Dany Brillant et bien d'autres artistes qui ont accepté de lui rendre hommage en musique.

L'exercice a permis à Enrico Macias de ressusciter d'anciennes chansons à travers des artistes issus d'univers bien différents.

«Cali a été une véritable découverte pour moi. Quand j'ai appris qu'il avait choisi Adieu mon pays, j'ai d'abord pensé que c'était impossible qu'une autre personne que moi la chante. Une fois en studio, j'ai non seulement rencontré un homme charmant, mais j'ai été bluffé tellement c'était magnifique», explique Enrico Macias.

«L'Oriental avec Khaled a été vraiment explosif! Dans le studio, on s'est amusés comme des fous. Quant à Carla Bruni (Les gens du Nord), ç'a été plutôt charmant comme expérience!», s'amuse-t-il.

Depuis maintenant 10 ans, Enrico Macias a ainsi remis son destin artistique entre les mains de son fils Jean-Claude. Une collaboration dont il est fier bien qu'elle soit parfois délicate.

«Au début, ç'a été très difficile. On s'est toujours bien entendus dans notre hiérarchie père-fils, mais quand on a commencé à travailler ensemble, elle s'est renversée: je devais l'écouter! Il a mis de l'eau dans son vin, mais il faut dire que j'arrivais toujours en retard au studio!», lance le chanteur tout sourire.

Après son passage à Montréal, Enrico Macias sera en concert à New York, Los Angeles et Miami.

Et malgré les années, le chanteur est catégorique: il veut encore écrire de nouvelles chansons.

QUESTIONS/RÉPONSES

Avec qui changeriez-vous de carrière?

Gaston Ghrenassia. C'est mon vrai nom! (rires) Peut-être avec Frank Sinatra. J'arriverais sur scène en chantant Strangers in the Night, en vrai crooner, sans trop bouger, juste ce qu'il faut pour être élégant. J'aime beaucoup sa classe et son côté séducteur.

Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier

Mon père était un grand violoniste de musique arabo-andalouse. Depuis tout petit, j'adorais m'amuser avec son violon, que je traînais un peu partout. Mais je n'ai jamais eu l'idée de jouer du violon. J'ai préféré la guitare ! Mon maître, Cheikh Raymond Leyris, était le chef de l'orchestre que j'ai rejoint à l'âge de 15 ans. Depuis ce temps, je fais ce métier.

La rencontre qui vous a le plus marqué?

Celle avec le président Anouar al-Sadate et ma collaboration avec le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, qui m'a nommé en 1997 ambassadeur itinérant dans le monde et chargé de promouvoir la paix et la défense de l'enfance.

Le film que vous ne vous lassez pas de regarder?

Les Dix commandements. C'est un très beau film de Cecil B. DeMille qui explique très bien la libération du peuple hébreu quand il était encore esclave en Égypte.

Une chanson que vous auriez aimé écrire?

Feelings de Morris Albert, sinon L'hymne à l'amour de Piaf ou encore Yesterday des Beatles.

Un plaisir coupable?

J'aime trop le pastrami ! C'est un problème, car ça fait grossir !

Vous souvenez-vous de votre premier slow?

Oh oui, très bien ! Je me souviens d'avoir dansé avec Suzy, ma femme. On s'est connus alors qu'on était encore tout jeunes et la première fois qu'on est allés au dancing, on a dansé un slow et on a décidé de se marier.

Une chanson que vous pouvez écouter en boucle?

La bohème de Charles Aznavour

Quel serait le titre de votre biographie?

Le prophète de la fête (rires).