Voici les choix artistiques hebdomadaires de notre journaliste Alexandre Vigneault.

BANDE DESSINÉE

The Arrival

Le dessinateur australien Shaun Tan possède une signature visuelle forte, unique, à la fois belle et étrange. The Arrival (Là où vont nos pères) raconte, sans un seul mot, une touchante histoire d'immigration. Qui parle de la perte de repères et de la reconstruction de l'espoir. Je l'offre régulièrement en cadeau. Un chef-d'oeuvre, ça se partage.

THÉÂTRE

Cinq visages pour Camille Brunelle

L'auteur Guillaume Corbeil s'est inspiré du langage de Facebook pour cette pièce. Le miroir qu'il tend est certes déformé, mais pas plus que ces portraits exagérément beaux, crus, cyniques, heureux ou détachés qu'on fait de nous sur les réseaux sociaux. Un face à face brutal dirigé avec une distance maligne par Claude Poissant. À l'Espace GO.

TÉLÉ

House Of Cards

Un épisode a suffi pour me rendre accro à House of Cards, télésérie qui se déroule dans les couloirs du Congrès américain. Furieux d'avoir été mis de côté après avoir contribué à faire élire le dernier président des États-Unis, Frank Underwood (Kevin Spacey) prépare sa vengeance. C'est brillamment écrit et présenté avec une distance ironique absolument délicieuse. Sur Netflix.

LITTÉRATURE

D'autres vies que la mienne

J'ai presque tout lu d'Emmanuel Carrère depuis que j'ai découvert son écriture implacable, qui creuse là où on n'ose pas trop regarder. D'autres vies que la mienne est un roman sur le deuil. Sur ceux qui restent. Sur l'amour aussi. Carrère écrit au scalpel. Mais la main qui le tient est bel et bien celle d'un être humain.

MUSIQUE

Nos joies répétitives

J'aime beaucoup de choses de Punkt. J'aime surtout voir Pierre Lapointe devenir un grand auteur de chansons. Ce qu'il est entre autres dans Monsieur, Nu devant moi et, plus que jamais, dans Nos joies répétitives, chanson classique et dépouillée où il dépeint sans fard nos fuites en avant d'adultes avides d'être écoutés, aimés et touchés. Beau à en pleurer.