C'est sur le divan du loft de son personnage d'Angie Caron, la nouvelle enseignante-vedette de la série 30 vies, qu'Élise Guilbault nous a reçues. Texte à apprendre pour le lendemain à la main, la comédienne qui incarne au petit écran une professeure d'art dramatique en quatrième secondaire à l'école du Vieux-Havre se réjouit de vivre cette nouvelle expérience.

«30 vies est un véritable défi: Angie Caron est un personnage très différent de tout ce que j'ai fait auparavant», dit Élise Guilbault à propos de l'enseignante croqueuse d'hommes.

«C'est un personnage qui est de son temps, branché. Elle n'a pas peur de porter son âge et de l'exploiter. Elle a la beauté de l'expérience et vit selon l'idée que tout est encore possible. Il n'y a pas d'abdication chez Angie Caron et j'adore ça! J'aime aussi ce côté séducteur et un peu obsessif», ajoute la comédienne.

Un rôle bien loin de celui de Françoise dans En Thérapie, adaptation québécoise de In Treatment diffusée à TV5, dans laquelle Élise Guilbault joue la psy de François Papineau, lui-même psychanalyste.

«Quand je joue Françoise, les gens autour de moi n'ont pas le même rapport qu'avec Angie dans 30 vies ou Réjeanne dans Yamaska. On est dans une pièce, à huis clos et c'est une thérapie. Imaginez les envolées émotives! C'est aussi une langue fascinante. Au moment où l'autre parle et qu'il y a deux pages de texte, que c'est filmé et que tu écoutes, ça n'a l'air de rien, mais ça doit rester réaliste», dit-elle.

De retour également dans Yamaska, Élise Guilbault sera donc un véritable caméléon du petit écran cet automne en cumulant des personnages aussi riches que diversifiés. 

«Je suis plutôt low profile dans la vie. J'ai cette chance de jouer des personnages qui m'inspirent et qui me font beaucoup apprendre, du fait qu'ils sont différents de moi», conclut-elle.à

Questions, réponses

Q: Si vous étiez une personnalité qui a marqué l'histoire?

R: J'aurais aimé être quelqu'un qui change le cours du monde sans être nécessairement en pleine lumière. Je me suis ramenée à ma vie et je me suis dit que sans la pénicilline, je serais morte si elle n'avait pas existé. Alors je serais Alexander Fleming, ce grand biologiste qui l'a inventée en 1928. C'est ce genre de chose qui change le cours du monde.

Q: Si vous étiez un plaisir coupable?  

R: Je serais tout ce qui se rapporte au sel: des frites, des chips, etc. La culpabilité est tellement forte que ça met de l'ombre à mon plaisir!

Q: Dans quel roman aimeriez-vous vivre?

R: Pour des considérations qui me touchent beaucoup, j'aurais aimé vivre dans Ensemble, c'est tout d'Anna Gavalda. J'ai beaucoup lu dans ma vie, mais j'ai presque tout oublié. Mais celui-ci m'a beaucoup marquée, car il parle d'amitié, de solidarité et de l'importance des autres pour nous dévier quelques fois des chemins tordus et dangereux.  

Q: Qui serait l'invité d'honneur au souper de vos rêves?  

R: Sans aucun doute Woody Allen, pour l'entendre parler de la vie et de la mort, à sa manière. C'est le genre d'intelligence qui me fascine et ça serait un honneur de partager sa table.

Q: Quels étaient votre premier disque et votre premier livre?

R: Le premier disque qui m'a marquée était Sweet Baby James de James Taylor. J'embrassais la pochette tellement il était beau avec ses cheveux longs et sa chemise bleue. Le premier roman que j'ai lu de A à Z était Agaguk d'Yves Thériault.

Q: Quelle est votre citation favorite?  

R: Il y a une phrase qui me vient souvent de Gilles Vigneault: «L'homme ira chercher volontiers au dehors de lui-même ce qu'il a peur de retrouver au-dedans.»

Q: Si vous ne pouviez plus pratiquer votre métier, quelle profession feriez-vous?  

R: Je pense que je ferais de la rééducation canine. J'ai une réelle et profonde passion pour les animaux.  

Q: Quel est votre rêve le plus fou?  

R: Je suis devenue actrice, mais quand j'étais petite, je rêvais d'être chanteuse.