Claude Robinson n'est pas près de toucher les 2,7 millions de dollars que Cinar et d'autres sociétés et individus lui doivent pour avoir plagié son oeuvre. La Cour d'appel du Québec vient de leur accorder un sursis, mais elles devront toutefois mettre en garantie les sommes dues jusqu'à une décision sans appel de la Cour suprême.

Les avocats de Cinar ont demandé à la Cour d'appel, le 1er décembre dernier, l'autorisation de ne pas verser les indemnités à l'auteur. Ils craignaient de ne pas revoir cet argent advenant le cas où Claude Robinson perdrait sa cause en Cour suprême.

Le juge Jacques R. Fournier a en partie rejeté cette demande, hier, et a ordonné à Cinar et à France Animation d'obtenir d'une banque canadienne une lettre de crédit irrévocable de 750 000$ et 2,5 millions respectivement. Les lettres devront être transmises à Claude Robinson au plus tard le 29 décembre 2011 à 17h, faute de quoi le sursis sera refusé.

«Une journée à la fois»

Claude Robinson n'avait toujours pas lu le jugement hier, en milieu de soirée. L'auteur passait du temps en famille, mais il avait une idée de ce que contenaient ses nombreuses pages.

«On les oblige à geler de l'argent, mais moi, ça ne me donne toujours rien», a raconté l'homme.

«Ces gens-là ont utilisé une méthodologie depuis 16 ans: celle de m'épuiser, de me ruiner, de m'acculer au mur», a-t-il dit.

On ne sait toujours pas si la Cour suprême acceptera d'entendre l'appel, mais le scénariste tente de garder le moral. «Je n'ai aucune idée de ce qui va arriver. J'avance une journée à la fois.»

Rappelons qu'en juillet dernier, la Cour d'appel a modifié un jugement de la Cour supérieure. La compensation que devait verser Cinar et al. à Claude Robinson était alors passée de 5,2 à 2,7 millions de dollars.