L'an dernier, Claude Myre Bisaillon a vu 76 spectacles en 14 jours à Édimbourg, pour Juste pour rire, mais surtout pour Zoofest, qui correspond plus au caractère multidisciplinaire du Fringe d'Édimbourg. Cette année, elle en verra probablement autant.

«Je vois autant de shows ici en une journée que dans une semaine à Montréal. C'est un beau terrain de jeu», affirme la jeune femme, qui se consacre entièrement à la programmation à Juste pour rire depuis 2009.

Mais il ne suffit pas de dénicher un bon spectacle, encore faut-il l'amener à Montréal. «L'année dernière, j'ai vu trois spectacles que je voulais, mais ça n'a pas fonctionné, dit-elle. J'espère encore pouvoir les présenter l'an prochain. On a vu le spectacle Internal ici en 2009, mais ce n'est que cette année qu'on l'a présenté à Montréal. Justement, le même producteur a un autre spectacle ici présentement.»

Édimbourg constitue surtout une pépinière pour ses collègues anglophones: «Il y a trois personnes de Just For Laughs sur place. L'offre de stand-up est abondante.» En plus, le bureau londonien de Just For Laughs produit une dizaine de spectacles au festival d'Édimbourg dont celui de Gregory Charles dans la petite salle du Pleasance Dome qui peut accueillir 200 spectateurs.

Arrêt incontournable

À mi-parcours, Claude Myre Bisaillon estime qu'elle a vu «de trois à cinq spectacles à évaluer sérieusement». Mais même si elle n'en ramenait aucun l'an prochain à Montréal, elle affirme qu'une visite à Édimbourg s'impose: «Pour voir certaines tendances, en mise en scène par exemple, ou encore des choses vraiment différentes dont on peut également acheter les droits pour les adapter. Il y a aussi des contacts à entretenir.»

Nadine Marchand, directrice de Montréal complètement cirque, a également profité de sa participation à la mission montréalaise à Édimbourg pour faire le plein de spectacles. Sa collègue Marisol de Santis est sur place pendant deux semaines pour faire du repérage. «Ce n'est pas un festival où il y a beaucoup de cirque et les spectacles de cirque que j'ai vus ne m'ont pas impressionnée», dit Nadine Marchand. La mordue de théâtre en elle a toutefois beaucoup aimé la pièce Oedipus, d'après Sophocle, mise en scène par Steven Berkoff. «Par contre, il y a des spectacles de danse et de théâtre physique qui peuvent se diriger vers le cirque, ajoute-t-elle. Ce qui m'a beaucoup frappée ici, c'est que, même s'il n'y a pas beaucoup de spectacles dehors, on sent partout l'esprit du festival.»