La danse, au Québec, a pris son envol au début des années 80, en pleine période de récession. Trente ans plus tard, fort des succès internationaux des Marie Chouinard, Édouard Lock, Ginette Laurin, Jean-Pierre Perreault, le milieu de la danse a eu besoin de se munir d'une nouvelle orientation pour se diriger vers un avenir prometteur.

Le 2 juin dernier, le Regroupement québécois de la danse (RQD) a dévoilé les grands enjeux de son Plan directeur de la danse professionnelle au Québec 2011-2021. «Il s'agit d'une communauté dynamique qui a besoin de renforcer ce qu'elle a créé en matière de créations chorégraphiques, de soutien, de subvention, d'équipement et de visibilité. Il faut miser sur ce qui existe déjà tout en continuant à investir dans la promotion», indique en entrevue la directrice générale du Regroupement québécois de la danse, Lorraine Hébert.

Essor à venir

«Pour peu qu'on veuille investir plus et mieux dans un secteur extrêmement dynamique, la danse connaîtra un essor extraordinaire au cours des 10 prochaines années», est-il écrit dans ce document de 130 pages, qui offre un bilan et une suite de recommandations pour favoriser l'essor et le rayonnement de la danse.

«Il est certain que nous avons besoin de plus d'argent des pouvoirs publics pour aider la danse à se munir d'assises plus solides, mais il n'y a pas que ça. La question des installations et des équipements en danse est un dossier majeur sur lequel on devra se pencher, dans les années à venir», énonce Lorraine Hébert, qui prêche pour une présence accrue de la danse dans les écoles et les diverses régions du Québec.

Le plan directeur de la danse, indique Lorraine Hébert, s'est penché sur la formation de la relève. «Si l'on souhaite que la danse soit partout, il faut penser à créer d'autres foyers de danse professionnels, pour que les jeunes aient accès à une formation de qualité et pour que les diffuseurs aient les moyens de développer les publics», souligne la directrice du Regroupement québécois de la danse.

Dès le secondaire

Dans le Plan directeur de la danse, on suggère de donner aux jeunes le «goût de la danse» dès l'école secondaire, en proposant des classes de danse à ceux qui ne trouvent pas leur compte dans les cours d'éducation physique. «On propose aux écoles d'engager un prof de danse. Cela pourrait être une option intéressante, puisqu'il s'agit d'une pratique qui développe le corps et l'esprit. En Angleterre, cette possibilité est offerte aux jeunes.»

Ce plan directeur est le fruit des Grands Chantiers, où un vaste travail d'établissement des forces, des faiblesses et des besoins a été accompli par quelque 250 professionnels de la danse. Pendant presque deux ans, le RQD s'est inspiré des 79 recommandations retenues lors des États généraux de la danse pour composer un plan directeur qui approfondit à la fois les questions des aspects patrimoniaux, technologiques, de gestion, de promotion et de marketing de cette forme artistique.

Valoriser les métiers de la danse, percer d'autres marchés, améliorer la diffusion au Québec et dans le reste du Canada, soutenir la création et la diffusion, offrir aux artistes des cachets décents, augmenter la visibilité médiatique de la danse, créer des programmes de transition pour les interprètes en fin de carrière... La danse a du pain sur la planche pour la prochaine décennie.

«Nous avons quelque chose de très original à offrir. Il faut continuer à investir et avoir davantage d'initiative, prendre plus de risques.»