Une quarantaine d'organismes des milieux culturel et artistique de Montréal, de même que des musées, se partageront une somme de 4,7 millions $ sur deux ans, a fait savoir vendredi le ministre du Patrimoine James Moore.

L'École nationale de théâtre à elle seule touchera 2,6 millions $ de cette somme, pour 2010-2011 et 2011-2012.

L'École nationale de cirque recevra 240 000 $ pour chacune des deux années.

Parmi les montants les plus élevés, notons aussi 150 000 $ au Musée d'art contemporain de Montréal pour la mise en circulation de l'exposition Betty Goodwin, 125 000 $ à l'Orchestre de la francophonie et 115 000 $ à «La danse sur les routes du Québec».

«Nous sommes le seul pays autour du monde dans le G8 qui a augmenté son appui et son financement pour la culture dans ces temps de crise économique mondiale. C'est un patrimoine de financement pour la culture qui est sans pareil autour du monde», s'est vanté le ministre Moore.

Ses décisions en matière d'octroi des subventions ont toutefois déçu certains groupes, comme l'Action terroriste socialement acceptable, dont des représentants étaient présents lors de son annonce à Montréal.

Le groupe, avec son événement «État d'urgence», avait reçu 43 000 $ de Patrimoine Canada cette année, 25 000 $ lors des deux années précédentes et 10 000 $ lors des deux années précédentes. Mais il ne touche plus rien pour l'année qui vient, a protesté Annie Roy, cofondatrice de cet organisme dédié à la conscientisation sociale et environnementale par les arts.

«Jamais on n'aurait pu imaginer que ça allait être à zéro. Il n'y a rien qui nous laissait entendre dans notre dossier, qui augmentait d'année en année, que tout d'un coup, on allait être coupé de cette façon. C'est certain que 43 000 $ sur un budget de 120 000 $, ça fait mal. Pour nous, ça a été un choc», a déploré Mme Roy, qui a tenu à s'adresser aux médias après avoir pu rencontrer privément le ministre Moore, après sa conférence de presse.

Mme Roy attribue la décision gouvernementale en partie au nom volontairement choquant de son organisme.

Le ministre Moore a toutefois objecté qu'il se devait de financer également de nouveaux organismes ou événements qui en font la demande. «Ça, c'est un organisme qui a reçu des sommes pendant cinq ans. Mais on a aussi de nouvelles demandes. Comme vous le savez, c'est le 375e anniversaire de Lévis, c'est le 150e anniversaire de Victoriaville. On a d'autres demandes», a-t-il justifié.