La reine des émissions matinales, Salut, bonjour, célèbre aujourd'hui sa 5000e présentation à TVA. Un parcours exceptionnel pour ce magazine qui a fait migrer une partie de l'auditoire de la radio vers la télé le matin.

L'émission a vu le jour en septembre 1988, avec Matthias Rioux et Anne Poliquin à l'animation. Une tentative risquée puisque l'année précédente, TVA s'était cassé le nez avec L'émission du matin, coanimée par Claude Mailhot et Louise-Josée Mondoux. Une catastrophe.

Le tandem Rioux-Poliquin n'a tenu qu'une saison, remplacé l'année suivante par Claude Saucier, qui arrivait de Radio-Québec, et qui a tenu deux ans, avant de coanimer la dernière saison du talk-show De bonne humeur avec Michel Louvain.

C'est à cette époque qu'est entré en scène Guy Mongrain, le recordman de Salut, bonjour avec 13 saisons. L'animateur, une figure bien connue de TVA, devait animer la version québécoise du jeu Jeopardy! - il avait même déjà tourné les publicités de l'émission -, mais le réseau en a voulu autrement. «Ils m'avaient demandé de faire du remplacement à Salut, bonjour, mais j'ai refusé. Par contre, je leur ai dit que j'accepterais si on me proposait l'émission du matin en permanence», raconte-t-il, en entrevue au Soleil.

Fort de quatre saisons de Charivari, Mongrain a imposé sa marque dès 1991 à l'émission matinale avec ses légendaires calembours, qui ont résisté durant plus de la moitié de ces 5000 émissions. Pas un seul matin, l'animateur ne s'est dit qu'il devrait rester couché. En tout, il ne s'est absenté que six jours. «Je suis rentré sans voix, un matin, puis je me suis converti en recherchiste!»

Radio-Canada a tenté autant comme autant de lui offrir de la concurrence, sans succès. Madeleine Roy, Suzanne Lévesque, Claude Saucier et Michel Viens ont tous été envoyés au front et ont tous dû déclarer forfait. Seule Caféine à TQS a véritablement ébranlé Salut, bonjour en lui grappillant des fidèles. «Il y a eu une certaine nervosité. Moi, j'étais agacé quand on regardait trop ce qu'ils faisaient. On gagnait le match pareil», soutient Guy Mongrain.

Voilà cinq ans que Guy Mongrain a choisi de ranger son réveille-matin. «J'ai commencé à penser à mon départ à ma 10e année. Je voulais choisir ma sortie plutôt que de me la faire indiquer.»

Entre-temps, il a fait un peu de radio et animé le jeu Vingt et un durant une saison. «Ça n'a pas été heureux. Je savais dès la première semaine que ça ne fonctionnerait pas. Un jeu-questionnaire, quand tu poses deux questions en une demi-heure, tu fais dur en tabarouette!»

La poule aux oeufs d'or, qu'il anime depuis 17 ans, représente sa seule occupation du moment. «Je m'attends à ce qu'un de ces matins, Marc Labrèche nous fasse une parodie savoureuse de La poule», confie l'animateur. Il ne dirait pas non à un jeu de connaissances générales, mais il est conscient qu'il n'est plus la saveur du jour. «Si ça arrive, tant mieux, mais si ça n'arrive pas, ce n'est pas plus grave que ça, je ne peux pas m'imposer.»

Pour souligner la 5000e de Salut, bonjour, Guy Mongrain retournera dans son ancien studio ce matin avec plusieurs de ses anciens collègues, dont Jacques Moisan, Catherine Vachon, Paul Rivard et Anick Dumontet, histoire de se remémorer de bons souvenirs. Animée par Gino Chouinard depuis le départ de Benoît Gagnon en 2007, Salut, bonjour est toujours championne le matin, retenant 421 000 fidèles. Créée en 1995, sa version «week-end», animée actuellement par Pénélope McQuade, attire 345 000 téléspectateurs.