Le réalisateur de C.R.A.Z.Y. et de The Young Victoria a déposé auprès des institutions publiques son projet de film Café de Flore, a appris La Presse. Le long métrage, une histoire d'amour épique, pourrait se tourner en partie en France, avec des acteurs de l'Hexagone. Et, une fois de plus, le réalisateur promet une bande-son épatante.

Appelez ça l'effet Jean-Marc Vallée. On murmure, dans le milieu du cinéma, que le dépôt du nouveau projet du réalisateur aurait incité plusieurs producteurs à passer leur tour dans la ronde de financement du cinéma cet automne. Une hypothèse qui laisse le producteur Pierre Even, d'Item7, sceptique. «Il y a de la place pour d'autres projets», rassure-t-il.

Quoiqu'il en soit, Jean-Marc Vallée a bien «parti la machine» avec Café de Flore, son premier projet québécois depuis The Young Victoria, dont la sortie est prévue ici le mois prochain. «Enfin un retour à un film québécois, qui sera peut-être une coproduction avec la France», a dit le réalisateur.

C'est à Paris que l'on joint Jean-Marc Vallée au téléphone. En tournage pour une campagne publicitaire pour une compagnie d'assurances française (avec Charlotte Rampling, «une grande dame», selon ses mots), il rencontre aussi d'éventuels producteurs français.

«Je trouve que ce serait très cool d'avoir une bande-son encore plus folle que celle de C.R.A.Z.Y.», s'enthousiasme Jean-Marc Vallée.

Le budget idéal se situerait d'après lui entre 10 et 12 millions. «Au Québec, on ne peut pas se permettre ça sans coproduction.»

Qui dit coproduction dit comédiens français. Jean-Marc Vallée pressent plusieurs comédiennes de haut vol pour l'un des ses trois rôles féminins principaux. Pourrait-il avoir en vue une comédienne québécoise bien connue du public français? «Tout à fait!» répond, en riant Jean-Marc Vallée.

Rien n'est encore signé et aucun nom ne peut être confirmé pour le moment. On sait toutefois que le scénario de Café de Flore, qui se déroule des années 60 à nos jours, donne un beau rôle à quatre personnages principaux: une femme responsable de son garçon trisomique, et, de nos jours, un DJ montréalais, sa compagne, et son ex-compagne.

«C'est un film épique d'amour. Ce sont deux histoires d'amour qui, je l'espère, vont donner le goût de rêver, de croire au grand amour, à l'amour avec un grand A», poursuit Jean-Marc Vallée.

Écrit à Londres, lors de la pré-production de The Young Victoria, Café de Flore n'a rien à voir avec le célèbre café parisien. «Si la coproduction se fait, je vais essayer de faire en sorte que cela devienne un lieu important dans le film», précise toutefois Jean-Marc Vallée. La partie contemporaine du film se déroule à Montréal, mais la partie campée dans les années 60 pourrait être tournée à Paris.

Comme dans C.R.A.Z.Y., la musique jouera un grand rôle dans Café de Flore. «On suit la vie d'un DJ, donc il y aura de la musique rétro, du vieux jazz», dit-il. Les influences françaises, québécoises et anglo-saxonnes du réalisateur pourraient se retrouver dans le film.

«Je m'éclate avec cette histoire, cela me donne envie de jouer au cinéma et d'être DJ en même temps: j'aime jouer entre les médiums, j'aime tout autant la musique, le cinéma que de raconter des histoires», dit Jean-Marc Vallée.

Pierre Even se montre très enthousiaste à l'idée de collaborer à nouveau avec Jean-Marc Vallée. The Young Victoria et son imposant budget (environ 30 millions) n'ont pas fait perdre au réalisateur le sens des réalités du cinéma québécois, croit le producteur. «Jean-Marc sait qu'il a vécu une expérience particulière, et l'univers de Café de Flore est un univers qui lui est proche et personnel», dit-il.

Si Jean-Marc Vallée a fait une croix sur le style de film de The Young Victoria, il ne renonce pas non plus à tourner à l'étranger. «Il y a des trucs qui se passent aux États-Unis. Mais les jupons c'est fini!», assure-t-il.