La Ville de Montréal a approuvé la semaine dernière le versement de 5 millions additionnels pour réaliser, de 2010 à 2012, la phase 2 du Plan lumière du Quartier des spectacles, a appris La Presse.

Depuis quatre ans, le Partenariat du Quartier des spectacles investit dans l'éclairage nocturne des édifices culturels et des trottoirs du centre-ville avec une signature lumineuse maintenant réputée dans le monde entier grâce au web. Cette façon originale de créer une atmosphère nocturne en ville va donc se poursuivre avec une deuxième phase,

Conçues par les designers Ruedi Bauer et Jean Beaudoin, les lignes de points de lumière rouge projetées sur les trottoirs demeureront le cachet du quartier. L'éclairage architectural qui met en valeur des façades se poursuivra aussi.

Durant la phase 1, débutée en 2006 et financée avec 3,5 millions de la Ville, plusieurs édifices ont été éclairés. La Vitrine culturelle de la Place des Arts a été dotée d'un écran de 35 000 diodes électroluminescentes par Axel Morgenthaler, de la firme Photonic Dreams. Moment Factory a ensuite rendu l'écran interactif pour les passants.

La façade du Monument National, la nouvelle marquise du Métropolis, le Théâtre du Nouveau Monde, la Cinémathèque québécoise, la façade de la Maison du jazz, le Musée d'art contemporain, le Théâtre Maisonneuve, le Centre Pierre-Péladeau, la Maison Théâtre, le Musée Juste pour rire et le Club Soda ont aussi bénéficié de cette décoration lumineuse urbaine.

«Chacun de ces projets a amené des créateurs de lumières à se faire valoir davantage, dit Pierre Fortin, directeur du Partenariat. Moment Factory réalise ici, mais lors de la dernière Fête des lumières, à Lyon, en France, le 8 décembre, c'était la grande attraction de la soirée. Une délégation de Buenos Aires est également venue voir récemment notre plan lumière et a décidé d'en faire autant chez eux. Du coup, ils viendront chercher leurs créateurs ici.»

M. Fortin dit que ce Plan lumière et le travail des firmes de création ont entraîné la formation d'une véritable «grappe de la lumière». «Dans cette grappe, on trouve de la conception, de l'idéation et des fabricants qui s'étirent le cou et s'aperçoivent qu'il se passe des choses intéressantes à Montréal, dit-il. Une grappe de la lumière est en train d'émerger.»

Nouvelles signatures visuelles

Le Partenariat ne veut pas s'arrêter là. «On est en train de créer une nouvelle signature pour des lieux d'exposition et de diffusion, dit Pierre Fortin. Autant le Centre de design de l'UQAM que la galerie de l'UQAM, la Maison du développement durable et l'édifice du luthier Saint-Michel, rue Ontario Ouest, auront une nouvelle signature.»

L'édifice Wilfrid-Pelletier, l'église St. John The Evangelist, l'édifice du Belgo auront aussi une telle signature, tout comme la Société des arts technologiques, en cours de rénovation.

La SAT aura sur sa façade, donnant sur le boulevard Saint-Laurent, un écran couleurs interactif intitulé Pixiness, une création d'Axel Morgenthaler: une sorte de persienne technologique de 18 mètres de largeur sur 3,6 mètres de hauteur, composée de 80 lattes d'aluminium supportant 1008 lampes LED. «Ça va être complètement fabuleux», assure M. Fortin.

La phase 2 du plan s'appliquera ensuite à l'édifice 2-22 (les travaux ont été arrêtés il y a plus de deux mois) et à l'Adresse symphonique. Dans ces deux cas, la conception des bâtiments prévoit l'intégration de la signature lumineuse. Il y aura aussi des projets dans la partie est du quartier, autour de la place Émilie-Gamelin, du Quartier latin et de la Grande bibliothèque.

Enfin, le Partenariat veut poursuivre les inscriptions lumineuses au sol dans les intersections. «On l'a fait à l'intersection des rues Saint-Denis et Sainte-Catherine, lors de la dernière Nuit blanche, rapporte Pierre Fortin. L'impact sur le web était hallucinant. On était cité dans des sites en Croatie et dans des pays arabes!»

Selon Pierre Fortin, le plan lumière «est assez unique sur la planète». «C'est respectueux pour l'environnement, assure-t-il, car on ne travaille qu'avec des LED qui consomment 80 fois moins d'énergie et qui durent 25 fois plus longtemps. On travaille dans le respect de la protection du ciel étoilé, avec des principes très précis.»

Le financement de la phase 2 du Plan lumière provient des 140 millions découlant d'un protocole d'entente signé entre Montréal et le gouvernement du Québec.