Soupir de soulagement dans le milieu artistique. Alors que le budget provincial déposé mardi prévoit des hausses de taxes et de tarifs, la culture semble avoir été épargnée.

Cette orientation réjouit également la ministre de la Culture, Christine St-Pierre. Le gouvernement Charest n'a toutefois rien annoncé concernant son engagement électoral d'abolir la taxe de vente (TVQ) sur les produits culturels québécois.

 

Mais dans le contexte actuel, plusieurs représentants du milieu artistique estiment qu'ils peuvent difficilement se plaindre. En plus de ne pas avoir été affectée par de nombreuses coupes, la culture a même fait l'objet d'une attention particulière, estime le président de Culture Montréal et vice-président du Conseil des arts du Canada, Simon Brault.

Il salue tout particulièrement l'enveloppe de 10 millions que recevra l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM) en 2010-2011 par le biais d'un fonds de soutien créé par Loto-Québec. Du coup, le ministère de la Culture aura plus de marge de manoeuvre pour financer d'autres organismes comme l'Orchestre métropolitain, ou encore l'Internationale d'opéra de Québec. À ce sujet, la ministre de la Culture devrait procéder à quelques annonces au cours des prochaines semaines.

«On souhaitait que le gouvernement investisse et c'est ce qu'il a fait», ajoute pour sa part le président de l'Union des artistes (UDA), Raymond Legault. Celui-ci se réjouit de voir Québec venir une fois de plus en aide aux artistes en investissant 9 millions sur trois ans pour ceux qui iront s'illustrer sur la scène internationale. «C'est une bonne nouvelle, parce que ça génère énormément de travail», souligne M. Legault. Ce secteur a été durement touché au cours des dernières années, puisque le gouvernement fédéral a procédé, en 2008, à des compressions de 45 millions. Depuis, Québec multiplie les efforts pour combler ce manque à gagner.

De façon plus globale, le Mouvement pour les arts et les lettres (M.A.L.) estime que le gouvernement «est cohérent par rapport à ses prises de position en faveur de la culture». «Il a clairement identifié la culture comme étant un levier économique important», souligne Lorraine Hébert, porte-parole de l'organisme et directrice générale pour le Regroupement de la danse.

«C'est notre marque de commerce, affirme la ministre St-Pierre. On croit (en la culture) comme moteur de développement économique.»

Par ailleurs, le ministre des Finances, Raymond Bachand, n'a pas donné de réponse concernant la possibilité d'abolir la TVQ sur les produits culturels québécois.

Or, bien que plusieurs représentants du milieu culturel estiment que cette mesure serait peu efficace pour stimuler la consommation dans ce domaine et qu'ils préféraient que l'argent généré par cette taxe soit investi dans un fonds qui serait ensuite redistribué aux organismes, ils auraient souhaité avoir plus de détails sur ce qu'il adviendra de cet engagement.

«Le ministre des Finances du Québec n'a pas retenu dans son plus récent budget, la promesse faite par les libéraux d'abolir la TVQ sur les produits culturels québécois. Toutefois, il n'a pas entendu l'appel des diffuseurs de spectacles, inquiets de l'accès de plus en plus réduit de la population à des spectacles diversifiés et de qualité sur l'ensemble du territoire québécois», a déclaré le Réseau indépendant des diffuseurs d'événements artistiques unis (RIDEAU), par voie de communiqué.

«Cette année compte tenu du déficit que l'on a, il fallait être plus prudent, a expliqué la ministre de la Culture à propos de la possibilité d'abolir la TVQ. C'est toujours sur la table à dessin.» Or, si elle n'est pas prête à abandonner l'idée, elle se dit toutefois consciente que cette mesure ne fait pas l'unanimité dans le milieu.