Il s'est installé à New York parce qu'il était «amoureux de cette ville et que c'était un de ses rêves d'enfants.» Dans La première nuit, deuxième tome d'une saga scientifique amorcée à l'été 2009 avec Le premier jour, son héros est un astrophysicien. Un autre rêve devenu réalité, dans la vie de Marc Levy.

«Ce roman est né dans mes souvenirs d'enfance. Gamin, je regardais le ciel, les étoiles, et je me demandais où ça finissait. Le lendemain matin, je me demandais comment tout avait commencé.» Cette semaine, le prolifique et populaire Levy - 42 millions de copies vendues dans le monde en 2009 - était de passage à Montréal.

Nombreux lecteurs de Marc Levy, sachez que les lignes qui suivent révèlent un punch: Keira l'archéologue impétueuse, portée disparue à la fin du Premier jour, a bel et bien survécu à l'attentat qui a projeté dans un ravin le 4X4 dans lequel Adrian et elle se trouvaient. Une bonne nouvelle rapportée dès les premières pages de La première nuit, alors qu'Adrian part à la recherche de sa belle, qu'il retrouve dans un monastère en Chine.

Des retrouvailles qui donneront lieu à une foule d'aventures, des fouilles archéologiques, des rencontres étranges, des expériences chamaniques. Et qui fera trotter les deux amoureux fous de Londres à Paris, en Birmanie, en Grèce, en Écosse et j'en passe.

Son incroyable succès, Marc Levy n'arrive pas à l'expliquer, autrement que par «la chance.» En jean et en col roulé noir, décontracté dans un canapé de l'hôtel Saint-Sulpice, il se fait assez laconique en entrevue, conscient de son image et soucieux de transmettre une part de mystère.

Ses fans lui sont loyaux, le suivant au gré de ses passages d'un genre à l'autre. «J'ai très vite considéré que dans la liberté d'écrire, il y a une liberté plus importante, qui est celle de ne pas s'enfermer dans un genre. J'essaie surtout de ne pas raconter chaque année la même histoire réarrangée de façon différente. Cela correspond à une prise de risque qui fait partie de mon métier», tranche celui qui se fait un devoir de répondre aux nombreuses missives que ses lecteurs lui transmettent par le truchement de son site internet.

Voyage dans l'univers

«La première nuit soulève certaines questions sur l'origine de la foi, de l'homme, de l'univers. Le personnage principal est un athée qui ne croit pas en Dieu, mais qui découvre que sans Dieu, on n'existerait pas. Elle est là, la parabole.»

Dans son «atelier» de Manhattan, où il se terre 15 heures par jour pendant ses périodes d'écriture, Marc Levy s'est astreint à une recherche de plusieurs mois qui l'a fait plonger dans des piles d'ouvrages scientifiques. Et qui l'ont aussi fait parcourir le globe. «Ce serait moins long d'énumérer les lieux qui se trouvent dans le livre où je ne suis pas allé! Je n'ai pas survolé la Birmanie à bord d'un bimoteur, parce que c'est interdit. Et je n'ai pas escaladé le mont Gongga Shan, parce que j'ai le vertige.»

Parti aux États-Unis à 23 ans, ayant passé plusieurs années à Londres, Marc Levy se plaît dans l'exil. «New York, c'est 163 communautés différentes qui vivent sur un bout d'île. On change de quartier et on change de pays. Cela stimule mon écriture.»

On a dit de lui qu'il était un auteur «cinématographique». Ce qui, de l'avis de Marc Levy, est une fausse idée. «Le métier d'un romancier, c'est ça: fabriquer des images avec des mots. Alors qu'un scénariste écrit tout sauf des images! C'est marrant, d'ailleurs, parce que je n'ai jamais décrit physiquement un de mes personnages: je ne dis jamais, même, la couleur de leurs cheveux! C'est au roman de laisser à chacun la liberté d'imaginer son propre film.»

Ce qui fait rêver Marc Levy, ces jours-ci? Son prochain roman, dont il refuse de nous révéler le sujet. De l'amour, de l'intrigue, du suspense et des pages qui tournent seront sans doute au programme. Une recette dont ne se lassent pas les millions d'admirateurs de Marc Levy.

Un destin de rêve, pour celui qui est arrivé dans le décor en demandant «Et si c'était vrai...».