Après des débuts difficiles, le nouvel eXcentris songe à rééquilibrer sa programmation en ajoutant plus de cinéma. «Maintenant qu'on comprend un peu mieux comment la machine fonctionne, j'évalue comment on pourrait mettre plus de cinéma dans la salle 2 (Fellini)», a indiqué Daniel Langlois, président-fondateur du complexe.

M. Langlois a récemment rencontré le Regroupement des producteurs indépendants de cinéma du Québec. Il s'agit de leur première rencontre physique, après quelques conversations téléphoniques.Le Regroupement avait été créé en janvier dernier, en réaction à l'annonce de la fin de la programmation régulière de cinéma à l'eXcentris. Une des nombreuses raisons alors évoquées par M. Langlois: le manque de flexibilité des distributeurs, qui exigeaient un minimum de représentations pour leurs films. Le complexe a rouvert cet automne, avec des salles redessinées et une nouvelle programmation éclectique composée à 80 % de musique.

Le Regroupement lui a récemment présenté différents scénarios pour augmenter l'offre de cinéma. «Leur approche est plus flexible, et c'est pour cela que je la considère, a avancé M. Langlois. Mais je préfère ne pas donner de détails. On est vraiment dans les premières discussions, on doit se rencontrer à nouveau à la fin janvier.»

Contrairement à la salle Cassavetes, la Fellini n'a pas subi de transformations majeures. En environ 40 minutes, on peut donc la préparer pour faire une projection conventionnelle de cinéma. Rappelons que la troisième salle du complexe est encore occupée par le Cinéma Parallèle.

«Le Parallèle est notre opérateur principal de cinéma, et on voudrait (augmenter la programmation) en collaboration avec eux, a dit M. Langlois. On ne veut pas avoir trois ou quatre opérateurs dans nos salles.»

Louis Dussault, président de K-Films Amérique et porte-parole du Regroupement, rappelle que le cinéma d'auteur souffre depuis la réorientation d'eXcentris. «Il manque de salles au Québec, déplore-t-il. Plein de films quittent prématurément les salles ou ne prennent carrément pas l'affiche. Par exemple, on a eu beaucoup de difficulté à trouver une salle à Pour un instant la liberté, le chef-d'oeuvre autrichien. Même si j'essaie depuis Cannes, il faudra attendre le 22 janvier 2010 au Quartier latin et au Beaubien.»

Deux mois après sa réouverture, l'eXcentris se réajuste. Sa directrice générale a déjà perdu son boulot. Daniel Langlois participe depuis à l'élaboration de la programmation. «Au début, beaucoup, beaucoup de spectacles ont été programmés. On a eu les yeux plus grands que la panse. C'était trop», a-t-il avoué. Il dit encore «explorer la meilleure façon d'utiliser les nouvelles salles».