Le premier ministre Jean Charest, qui a décidé d'offrir des funérailles nationales à Gilles Carle, a rendu hommage au cinéaste, dimanche, à Lyon, la ville des frères Lumières, les inventeurs du cinéma.

«C'est un homme qui a transformé le cinéma québécois, a estimé M. Charest. Il a vraiment été le passage vers le cinéma moderne au Québec. Il a fait des films qui étaient identitaires pour nous, des films qui ont beaucoup frappé l'imaginaire des Québécois. (...) On a voulu des funérailles nationales pour souligner cette contribution unique, qui ne survient pas très souvent dans l'histoire d'un peuple.»

Né en 1958, le premier ministre a raconté avoir lui-même découvert le cinéma de Gilles Carle dans les années 70.

«J'ai vu «La mort d'un bûcheron» au début des années 70, », a indiqué M. Charest, qui terminait dimanche soir à Lyon une courte visite en France. C'est un film qui m'avait beaucoup impressionné. On sentait qu'il chevauchait une époque de notre histoire.»

Le premier ministre n'ignore pas toutefois que, des dernières années de la vie de Gilles Carle, on retiendra surtout les progrès de la maladie et le combat de Chloé Sainte-Marie en faveur d'un meilleur soutien aux «aidants naturels».

« Le combat que Gilles Carle a mené avec elle ne se terminera pas avec son décès, parce qu'on est sensible au phénomène de vieillissement de la population», a dit M. Charest.

Les besoins vont aller en augmentant, a-t-il convenu. En ce sens, les dernières années de sa vie, même si elles ont été marquées par la maladie, auront beaucoup contribué à faire avancer cette cause, a-t-il ajouté. La cause a aussi montré les limites du système de santé, le premier ministre l'a reconnu.

«Oui, il y a des limites, dans un contexte où il y a de plus en plus de gens âgés, qui vivent plus longtemps et souffrent de maladie chroniques. C'est un défi encore nouveau pour la société québécoise. Il y a beaucoup à faire.»