Gilles Tremblay, Theresa Transistor, BJNilsen, Paul Dolden, Kingdom Shore, Chantal Dumas, eRikm, Lionel Marchetti, Éric d'Orion, Martin Messier, Olivier Girouard sont les compositeurs ou groupes de création invités à présenter leurs oeuvres au festival Akousma.

Pour une sixième fois, ce petit festival automnal se consacre à la diversité électroacoustique d'ici et d'ailleurs. À compter de ce soir, et ce, jusqu'à dimanche, le Monument-National (surtout) et le Conservatoire de musique accueillent les cellules actives d'organismes beaucoup plus éclectiques et diversifiés qu'on ne pourrait l'imaginer.

«L'an passé, nous avons changé de direction artistique afin de renouveler les contenus avec des visions différentes. Et ça se concrétise davantage cette année avec l'éclatement des styles et esthétiques», rappelle Nicolas Bernier, directeur artistique de l'événement produit par la société de concerts Réseaux sur le thème «le son dans tous ses éclats».

«Parce qu'on donne de l'éclat au son, parce que c'est dans un tel événement électroacoustique que le son peut être exposé dans toute sa splendeur.»

Chacune des cinq soirées au programme a un sous-thème: éclats d'espace, éclats d'instruments, éclats de vie, éclats d'écrans, éclats de corps.

«On cherche une vraie qualité, dit Nicolas Bernier. Lorsqu'un créateur sélectionné à Akousma ne provient pas d'une institution, il a quand même une démarche derrière lui. Le but, en fait, est de tisser des liens entre tous les milieux associés à l'électroacoustique. Nous pouvons inviter des artistes noise ou ambient, qui ne sont pas exactement des académiciens. On essaie de faire cohabiter tout ça.»

Des exemples?

Dans la foulée des célébrations de la Société de musique contemporaine du Québec autour de Gilles Tremblay, Akousma présentera Centre-Élan; prévue à l'ouverture de chaque soirée, cette oeuvre électroacoustique a été créée en 1967 par le compositeur associé à la musique instrumentale.

Éclats d'espace accueille entre autres Theresa Transistor, un collectif constitué des compositeurs Christian Calon, Monique Jean, Mario Gauthier, Christian Bouchard, «des créateurs acousmatiques qui ont entrepris d'improviser en temps réel sur des pièces partiellement composées» explique Nicolas Bernier, ajoutant qu'Éric d'Orion présenterait une oeuvre de même nature au concert de samedi.

«De manière générale, poursuit-il, il y a plus de performances en temps réel cette année, bien qu'elles partagent le même programme qu'une oeuvre acousmatique (sans visuel). Je crois que l'acousmatique est nécessaire dans un monde numérique dominé par les MP3 et le son de piètre qualité. Dans ce contexte, il est d'autant plus pertinent d'écouter cette musique dans des conditions top qualité.»

Parmi les événements importants de ce sixième Akousma, son directeur artistique résume la soirée de clôture, soirée immersive pour musique et danse. Le public sera entouré des artistes et d'une vingtaine d'enceintes acoustiques. «Ce projet est né avec l'invitation de Lionel Marchetti, un compositeur français très éclectique. Puisqu'il voulait présenter un duo avec la danseuse Yôko Higashi, nous avons trouvé une manière de compléter le programme: les compositeurs Martin Messier et Olivier Girouard seront associés respectivement aux chorégraphes et danseuses Anne Thériault et Marie-Claire Forté.»

Pour souligner davantage la diversité d'Akousma, Nicolas Bernier enchaîne les courtes descriptions: BJNilsen, compositeur suédois installé à Berlin, associé au label Touch; d'Ottawa, le quatuor à cordes Kingdom Shore, qui regroupe des musiciens déjà passés par le punk-rock mais aussi traversés par le bruitisme et la musique contemporaine; eRikm, qui «fait de la platine expérimentale» mais vient cette fois présenter une oeuvre acousmatique conçue à partir de fragments de bandes sonores de cinéma, en plus de proposer une pièce déjà jouée avec feu Luc Ferrari. On en passe...

Akousma, il faut le dire, sollicite l'écoute attentive d'oreilles très curieuses. On n'y prévoit pas de volet pop, comme on peut en trouver à Mutek, pour citer une évidence. «Ce qui ne signifie pas qu'on n'a pas de plaisir, pense Nicolas Bernier. Toute la communauté électroacoustique s'y retrouve.»

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Akousma est présenté de mercredi à dimanche, au Monument-National et au Conservatoire de musique, sans compter l'Université de Montréal pour son volet conférences. Informations: www.reseauxconcerts.com