Claude Péloquin n'a pas digéré, mais alors pas du tout, les propos tenus à son sujet par Robert Charlebois. Dans une lettre envoyée hier aux médias, le poète exige des excuses publiques de la part du chanteur.

L'objet de la discorde? Quelques désobligeants commentaires publiés dans La Presse de samedi dernier. Interrogé par Nathalie Petrowski, Charlebois s'est dit peu surpris de la récente bisbille entre Guy Laliberté et Péloquin. Il a décrit ce dernier comme un être «ingérable», dont les obsessions pécuniaires sont aggravées par la consommation d'alcool.

«Quand Péloquin a un verre dans le nez, c'est un gars pas gérable, il fait une paranoïa ciblée sur l'argent, affirme le chanteur. La dernière fois que j'ai travaillé avec lui, il voulait un chèque de 2000 $ avant que je puisse lire le texte d'une chanson qu'il venait d'écrire. Si Laliberté m'avait appelé, j'aurais pu lui dire d'avance qu'il allait avoir des problèmes.»

Le poète, qui n'a pas la réputation d'avoir la langue dans sa poche, se dit «outré» et «blessé» par les déclarations de son ex-acolyte. Il espère que sa «Lettre à Charlebois» remettra les pendules à l'heure.

«Pourquoi m'avoir écorché ainsi? Vous êtes très salissant pour quelqu'un qui vous a mis sur la mappe et sorti de l'oubli. Ou seriez-vous sans Lindberg?» riposte l'écrivain (auteur de la célèbre chanson) dans son communiqué.

M. Péloquin accuse notamment Robert Charlebois d'avoir menti au sujet des 2000 $, en expliquant qu'il s'agissait d'une avance pour leur collaboration. Pingre pour pingre, il ajoute que le chanteur n'a pas à faire la leçon, lui qui a longtemps eu «l'habitude d'aller aux toilettes lorsque l'addition arrivait». Concernant l'épisode Guy Laliberté, il affirme enfin que «le travail et toutes les négociations se sont déroulées en toute sobriété».

Ce n'est pas la première fois que M. Péloquin fait couler de l'encre. De la murale du Grand Théâtre de Québec («Vous êtes pas écoeurés de mourir bande de caves») au feuilleton Cirque du Soleil, le poète a toujours été connu pour ses coups de gueule et son sens de la provocation. Sauf que cette fois, la provocation ne vient pas de lui. «J'ai trouvé que c'était un coup bas. Pas nécessaire. Pour qui se prend-il? De quoi se mêle-t-il? a-t-il déclaré hier à La Presse. Ça me donne mal au coeur.» L'auteur demande à Robert Charlebois de se rétracter publiquement, faute de quoi il entamera des poursuites pour diffamation et atteinte à la réputation.

La femme de Charlebois a indiqué que le chanteur était en spectacle hier soir et qu'il n'accorderait pas d'entrevue sur le sujet pour l'instant.