Le grand nombre de billets donnés à des spectateurs lors des concerts en français contribue à diminuer la valeur des billets «payants».

En moyenne, lors d'un concert en français, 17,5 % des spectateurs avaient obtenu un billet gratuit en 2008 (par rapport 16,1 % en 2007), révèlent des données obtenues auprès de l'Observatoire de la culture et des communications.

Lors des concerts «dans une autre langue», essentiellement en anglais, seulement 5,6 % des spectateurs n'avaient pas payé leur place: une baisse par rapport à l'année précédente, alors que c'était le cas de 7,6 % d'entre eux.

Depuis toujours, les professionnels de l'industrie et leurs proches, de même que certains journalistes, reçoivent des billets de faveur pour certains concerts.

Mais lorsqu'un spectacle se vend mal, plutôt que de faire jouer un artiste dans une salle presque vide, les producteurs ont recours à différentes tactiques pour «paqueter» une salle.

«Certains ont des contacts dans des grandes entreprises, confirme Louis Carrière, de Preste. Ils vont passer un coup de fil à la direction ou bien au syndicat et leur offrir des dizaines de billets gratuits.»

Une autre source ajoute «que pour s'assurer de remplir une salle avec des billets gratuits, il faut en émettre de deux à trois fois plus que la quantité de spectateurs qu'on veut voir».

«Ça envoie le message que les billets de spectacles n'ont pas une grande valeur», déplore Louis Carrière. Solange Drouin, de l'ADISQ, y voit néanmoins un mal nécessaire: «Il faut comprendre que les producteurs préfèrent parfois offrir des billets que de se retrouver avec une salle vide.»