En 2006, les Francos ont déménagé en juin pour laisser la place aux Jeux gais au mois d'août. Spectra a voulu répéter l'expérience l'année suivante, appuyée, déjà, par le grand patron de Juste pour rire, Gilbert Rozon. Dès mai 2005, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal leur ont toutefois barré le chemin.

Deux mois plus tard, excédé par les problèmes rencontrés par divers organisateurs de grands événements montréalais, Gilbert Rozon a attaqué le maire en disant: «C'est difficile d'entreprendre quoi que ce soit à Montréal. Gérald Tremblay est un bon gars que tout le monde aime. Il est temps qu'il devienne un bon maire!»

Voici ce que les autres acteurs du dossier disaient alors. Et ce qu'ils disent maintenant:

Le gouvernement du Québec

«De nombreux événements régionaux s'accrochent au calendrier estival et ce n'est pas vrai qu'on va permettre à un seul événement ou un seul promoteur d'imposer ses règles.» - La ministre du Tourisme, Françoise Gauthier, en entrevue à La Presse en mai 2005.

«Les dates des festivals et des événements sont déterminées par les organisateurs, par les municipalités et non pas le gouvernement. Les parties doivent s'asseoir ensemble et tenter d'en venir à une entente. Si jamais il n'y avait pas entente, il va falloir qu'on revoie l'aide financière versée aux FrancoFolies.» - La ministre du Tourisme, Nicole Ménard, en entrevue à La Presse hier.

La Ville de Montréal

«La présentation des FrancoFolies en juin (2006) n'est pas une situation idéale, mais exceptionnelle.» - Francine Sénécal, responsable des dossiers de la culture à la Ville, lors d'une conférence de presse en mai 2005.

«En 2005 on n'avait pas la place des Festivals. À l'issue des rendez-vous de la culture en 2007, nous avons décidé de prioriser les festivals à Montréal. Les gouvernements du Québec et du Canada 120 millions pour faire une place des festivals et un Quartier des spectacles. Quand on investit, il faut rentabiliser.» - Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, en conférence de presse hier.

La Ville de Québec

«À Québec, nous avons trop souvent accepté à notre corps défendant d'en perdre un peu plus. Cette fois-ci, ça ne passera pas. Il n'est pas question d'accepter une quelconque modification dans l'équilibre du marché des festivals à caractère culturel au Québec.» - Régis Labeaume, à l'époque où il présidait le Festival d'été de Québec, en mai 2005.

«Nous ne croyons pas que les FrancoFolies soient déficitaires et nous n'avons jamais cru cela. Le déficit potentiel d'un événement comme celui-là est décidé par le gérant qui se donne des frais de gérance. Alain Simard est un individu privé qui veut mettre un quart de million de plus dans ses poches. Le seul problème, c'est que cet argent vient des gouvernements.» - Régis Labeaume, maire de Québec, en entrevue à La Presse hier.