Ce fut, sans contredit, le plus grand événement télévisuel des années 60. Et un des plus grands de l'histoire du petit écran...

Le 20 juillet 1969, plus de 600 millions d'êtres humains se regroupaient autour du petit écran pour assister en direct - ou presque - aux premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune.

 

Ce chiffre peut paraître bien maigre si on le compare aux deux milliards de personnes qui ont regardé l'inauguration des Jeux de Pékin. Mais il ne faut pas oublier qu'à l'époque, le taux de pénétration de la télé n'avait pas encore atteint son plein pourcentage. Il était toutefois assez élevé pour que ce «moment» surpasse en cotes d'écoute - et de loin - le couronnement de la Reine (1952) et l'assassinat de JFK (1963).

Pour la population américaine et occidentale (sauf les Russes qui, paraît-il, boycottèrent l'événement) l'alunissage d'Apollo 11 était en quelque sorte le paroxysme d'une décennie d'explorations spatiales télédiffusées. Depuis le lancement de Spoutnik en 1957, les salles de nouvelles relayaient régulièrement les avancées de la conquête de l'espace, nouveau terrain de la Guerre froide, les films et les séries de science-fiction (Star Trek, pour ne nommer qu'elle) achevant de convaincre la population de l'importance de cette course à la lune...

La télé aurait, en ce sens, joué un rôle capital pour l'adoption du programme spatial américain. Mais l'inverse est aussi vrai. L'événement médiatique annoncé que fut Apollo 11 aurait eu un impact direct sur l'industrie de la télé, puisqu'il lança de nouvelles vedettes du petit écran aux États-Unis (Walter Cronkite) et qu'il contribua à «doper» les ventes d'appareils.

«Les événements majeurs (killer events) ne rassemblent pas seulement l'humanité, explique Moses Znaimer, fondateur de MuchMusic/MusiquePlus et créateur du Musée de la télé MZTV à Toronto. Ils donnent aussi de l'élan aux nouveaux médias. Nous savons aujourd'hui que plusieurs personnes étaient allées s'acheter des téléviseurs rien que pour regarder la mission Apollo 11! Cela nous a vraiment confirmé que la télé était le médium dominant de notre époque...»

Znaimer, 27 ans en 1969, se souvient d'avoir écouté Apollo 11 sur grand écran à Terre des Hommes (parc Jean-Drapeau). Au-delà du phénomène médiatique, il estime que ce «moment» fut également un jalon dans l'Histoire des télécommunications. «Imaginez. On recevait un signal de la Lune! Si ma mémoire est bonne, le délai était de huit minutes. Autant dire que c'était en temps réel. Nous seulement on regardait l'Histoire en direct, mais on assistait à un miracle de génie technologique.»

Tout cela bien sûr, nous impressionne un peu moins aujourd'hui. À l'heure du village global et du cyberespace, l'événement médiatique que fut Apollo 11 peut presque passer pour anodin. Mais en 1969, année de Woodstock, du film Valérie et de la première saison des Expos de Montréal, c'était l'avenir en direct.

 

J'APPELLE LA BASE ALPHA...

Nous sommes en 1999, 30 ans après Apollo XI. À la suite d'une vilaine explosion atomique, la Lune a été projetée hors du système solaire... et avec elle tous les habitants de la base lunaire Alpha. Sans espoir de retrouver la Terre, cette colonie errante cherche une nouvelle planète d'accueil. Diffusée entre 1975 et 1977, Space 1999 (Cosmos 1999) reste, sans aucun doute, la plus lunaire des séries de science-fiction. À revoir pour les pantalons «patte d'eph» de fortrel beige, les vaisseaux de forme phallique et les moustaches de compétition.