La Ligue nationale d'improvisation souhaite s'établir dans l'ancien Planétarium Dow. Dans une lettre que La Presse a obtenue, la LNI a demandé hier une rencontre avec le maire Gérald Tremblay afin «d'évaluer cette possibilité».

Rappelons que la LNI risque de se retrouver sans toit, avec la fermeture annoncée du Medley, où se déroulent actuellement ses activités. Avec sa forme circulaire et ses aires adaptées au spectacle, le Planétarium semble être une «piste prometteuse» pour la Ligue, d'autant que l'édifice sera laissé vacant en 2012, quand le nouveau planétarium ouvrira près du Biodôme. «C'est une salle idéale pour nous, résume Yves Cournoyer, président du conseil d'administration de la LNI. Enlève le projecteur central et il n'y a à peu près pas de modifications structurelles à faire. C'est déjà configuré. Tout ce qu'on aurait à faire serait d'installer notre patinoire.»

Question d'optimiser ce nouveau lieu permanent, la LNI élargirait ses activités. M. Cournoyer évoque une possible «école de l'improvisation», des ateliers de jour destinés aux groupes scolaires et des collaborations avec d'autres formes d'art improvisé, qu'il s'agisse de danse, de musique, de cinéma ou même de cuisine!

Ce nouvel «Improvisarium» accueillerait en outre le siège social du comité international des ligues d'improvisation, un organisme en voie d'être créé. Enfin, les couloirs pourraient se transformer en lieux d'exposition, qu'il s'agisse d'un Temple de la renommée de la LNI ou d'un musée à la mémoire de la brasserie Dow, qui avait entièrement financé la construction de l'édifice en 1966.

Partenariat avec l'ETS?

La Ligne nationale d'improvisation n'est pas la première institution à manifester publiquement son intérêt pour l'ancien Planétarium Dow.

En mai dernier, l'École de technologie supérieure (ETS) avait ouvertement lancé l'idée d'en faire un «incubateur» pour ses étudiants. Option d'autant plus naturelle que l'institution est située à un jet de pierre de l'ancien Planétarium.

Dans sa lettre, la LNI n'écarte pas l'option d'un partenariat avec l'ETS... pourvu que cela ne nuise pas à son propre déploiement.. «Si nous avons le minimum de place pour faire nos spectacles, tout est possible, lance Yves Cournoyer. Mais notre objectif en est d'abord un d'expansion.»

Même son de cloche à l'ETS, on se dit ouvert à l'idée, mais avec des réticences. «Cela mérite d'être examiné, résume le directeur de l'ETS, Yves Beauchamp. Mais c'est sûr que ce serait mieux si notre partenaire était en ligne avec notre mission.»

Du côté de la Ville de Montréal, on affirme qu'une «réflexion s'impose» et qu'aucune décision ne sera prise à court terme concernant cet «actif d'une grande valeur financière et patrimoniale.»

«D'autres organismes se sont déjà enquis sur les disponibilités de l'édifice, précise le porte-parole du maire, Martin Tremblay. Mais il est clair que l'Administration va donner suite à la demande de rencontre de la LNI.»

En principe, la prochaine saison d'impro doit avoir lieu au Medley (début en février 2010). Mais après, c'est le flou artistique. D'où l'urgence d'un déménagement.

Selon Yves Cournoyer, la LNI a quelques «plans B» dans sa manche, le plus séduisant étant de faire construire un bâtiment adapté aux besoins «atypiques» de la LNI.