Le premier festival Just for Laughs de Chicago a été inauguré hier soir par Ellen DeGeneres au Chicago Theatre. Après avoir conquis la ville des Vents, Gilbert Rozon semble maintenant vouloir mettre le cap sur Los Angeles et Londres.

Nerveux, le fondateur de Juste pour rire? Il nous avoue que oui tout en se disant confiant d'avoir choisi la bonne ville et le bon partenaire afin de poursuivre l'expansion de Juste pour rire après Nantes et Toronto.  

«On est dans l'euphorie du démarrage. Les gens de TBS (Turner Broadcasting System le partenaire de JPR à Chicago) sont remarquables. C'est certain que c'est une grande marche à gravir, Chicago, mais on n'est pas des téteux», s'exclame-t-il en rigolant avec un fort accent québécois.

 

Pourtant, quelques heures plus tôt Gilbert Rozon avait eu peur des mauvais présages entretenus par le temps maussade.

 

«On a été retenus trois heures à l'aéroport, raconte-t-il. Arrivé à l'hôtel, j'ai visionné un film ennuyant, mais heureusement entrecoupé de 42 publicités de Just for Laughs. Je me suis réveillé de bien meilleure humeur.»

 

Le premier Just for Laughs de Chicago est donc présenté par TBS, qui en est aussi le diffuseur officiel. Le spectacle d'ouverture d'Ellen DeGeneres et quelques autres seront d'ailleurs présentés plus tard à la télé.

 

Et pour un lancement des festivités, Juste pour rire ne pouvait guère espérer mieux: un spectacle de deux heures avec une fort populaire humoriste et animatrice télé. Humour au menu, mais aussi danse et musique avec, notamment, Kanye West.

 

«À chaque endroit, on fait du sur mesure, explique le fondateur de Juste pour rire. En comédie, Chicago est une ville de sketch et où la culture noire est importante, c'est ce qu'on offre en spectacle.»

 

Londres ou Los Angeles

Si Toronto représentait un premier pas important pour le groupe Rozon en Amérique il y a deux ans, Chicago sera le tremplin international.

 

«On part à la conquête de l'Amérique, dit Gilbert Rozon. Nous cherchons une autre ville américaine. L'idéal serait Los Angeles, mais on considère Londres aussi, et d'autres villes au Canada, au Moyen-Orient et en Australie.»

 

Mais pas question d'imposer un calque de ce qui se fait ailleurs. L'idée est de travailler à l'avance avec des partenaires locaux.

 

«C'est un processus bilatéral et on ne vise pas le court terme, souligne-t-il. Chicago a nécessité deux ans de travail.»

 

D'ici cinq ans, Gilbert Rozon espère créer un circuit international qui comprendrait jusqu'à 10 villes.

 

«L'idée est de faire travailler les créateurs en établissant notre marque, notre personnalité. C'est notre lot à nous, les Montréalais, exporter notre talent.»

 

Programmation

La ruche de Juste pour rire bourdonnait d'activités hier à l'hôtel Sax, l'équipe de télévision de TBS occupant une bonne partie des lieux. Dans la salle de presse, des relationnistes de New York, Chicago et Montréal.

 

Même si Just for Laughs a fait des tournées aux États-Unis auparavant, il s'agit de sa première présence dans le Midwest.

 

Les organisateurs ont mis le paquet. La programmation s'avère impressionnante pour une première année. Damon Wayans Jr, Martin Short, Lisa Lampanelli, le Torontois Russell Peters, John Pinette, George Lopez, Jimmy Fallon et le Montréalais, plus précisément de Saint-Hubert, Jon Lajoie dont le web a fait la renommée.

 

Les spectacles sont présentés au Chicago Theatre et dans une dizaine d'autres salles de la ville. La programmation est complétée par une série de films, mais on ne compte ici aucune activité gratuite à l'extérieur.

 

«Je dirais que ça prendra environ cinq ans avant de le faire ici, croit Gilbert Rozon. Je veux connaître la ville sur le bout des doigts avant de me lancer.»