La nouvelle directrice du Musée d'art contemporain de Montréal, Paulette Gagnon, compte «faire progresser» cette institution d'état avec de «nouvelles idées». Notamment, elle se prononce en faveur de l'agrandissement du MAC sur son site actuel.

«Je privilégie cette solution à celle du déménagement au Silo numéro 5 dans le Vieux-Port. Il faut vivre avec la réalité économique actuelle», déclare celle qui était jusqu'à hier Conservatrice en chef du MAC depuis 1992. Paulette Gagnon se dit même prête à considérer l'idée de déplacer l'entrée principale du Musée dans la rue Jeanne-Mance, donnant ainsi directement sur la nouvelle Place des festivals.

«C'est une question dont il faudra parler avec les architectes, souligne-t-elle. Il faut d'abord trouver de l'argent, mais il ne faut se fermer à cette idée.»

Historienne de l'art, diplômée de l'Université Laval et de l'Université de Lyon, Mme Gagnon était responsable de la direction artistique et éducative du MAC. À ce titre, elle supervisait l'élaboration du programme des expositions et de la gestion des collections, des acquisitions du Musée, des créations multimédias et de l'éducation.

Auparavant elle avait occupé les postes de conservatrice responsable de la Collection au MAC et conservatrice en art ancien québécois au Musée du Québec.

«J'ai un avantage, avoue-t-elle, je connais les gens qui travaillent au MAC et l'institution elle-même. Je suis prête à la faire progresser en explorer de nouvelles idées avec l'équipe. Je suis une fille d'équipe.»

Paulette Gagnon a signé de nombreuses expositions et catalogues qui ont contribué à la renommée du MAC. Elle est responsable de l'exposition Robert Polidori, actuellement à l'affiche.

Elle était également co-commissaire avec Mark Lanctôt de la rétrospective Claude Tousignant. Elle a contribué aux monographies consacrées à des figures importantes de l'art contemporain: Anselm Kiefer, Isaac Julien, Shirin Neshat, Ann Hamilton et Louise Bourgeois.

«Ce musée me tient vraiment à coeur, ajoute-t-elle. Je vais promouvoir son excellence. Déjà le premier événement inscrit au calendrier est la Triennale qui reviendra en 2011.»

Nomination

Le président du conseil d'administration du Musée, Marc DeSerres a indiqué hier qu'il «s'agit d'un nouvel élan pour le Musée dans un contexte de continuité».

Paulette Gagnon avait reçu un coup de pouce de l'ancien directeur, Marc Mayer, qui l'avait recommandé auprès de l'administration du Musée lors de son départ en décembre dernier. «À tous les points de vue, c'est le meilleur choix», a-t-il déclaré récemment à La Presse.

Le processus de nomination aura donc nécessité six longs mois durant lesquels des candidats ne se sont pas gênés pour faire eux-mêmes leur auto-promotion auprès de certains journalistes, affectant inévitablement le climat de travail au Musée.

«Il était temps, je crois, dit Paulette Gagnon. Les gens avaient hâte. Ils sont très contents aujourd'hui.»

Paulette Gagnon est le neuvième directeur général du Musée d'art contemporain de Montréal et la troisième femme à occuper ce poste, mais la première depuis que le Musée est devenu une société d'État en 1984. Elle entre en fonction dès maintenant.