Comment se comparent les dépenses de Jean-Guy Chaput à celles de la haute direction de Téléfilm Canada et du Conseil des arts du Canada, des organismes qui font aussi la promotion de la culture d'ici à l'étranger?

En 2007 à Cannes, le président par intérim du conseil d'administration de Téléfilm, Fil Fraser, a dépensé 412,25 $ par nuit (273 euros) au Florian, un hôtel deux étoiles. «Comme tous les hôtels de Cannes obligent à réserver pour un minimum de 11 nuits - la durée du Festival -, les coûts totaux étaient de 4534,80 $», explique Steve Flanagan, porte-parole de Téléfilm Canada.

L'année dernière, le directeur de l'organisme fédéral, Wayne Clarkson, séjournait au Croisette Beach, un hôtel quatre étoiles. «Il n'y avait pas de vue sur la mer», précise M. Flanagan. Coût: 698,02 $ par nuit (463 euros), pour un total de 7678,27 $.

Cette année, c'est Michel Roy, nouveau président du conseil de Téléfilm, qui s'est rendu à Cannes. Il dormait dans un «appartement de 264 euros par nuit» (411,99 $).

Dans tous ces cas, il s'agissait de «chambres standard» qui «respectent les normes fédérales», assure M. Flanagan.

À noter que Téléfilm fait présentement l'objet d'un examen spécial du Bureau du vérificateur général du Canada.

Quant aux frais aériens, la haute direction de Téléfilm et le Conseil des arts du Canada autorisent les voyages en classe affaires pour les longs vols. «Selon la politique du gouvernement (fédéral), les membres du conseil d'administration et du comité exécutif peuvent voyager en classe affaires à partir du moment où ils dépassent 800 km. Mais Téléfilm s'est ajouté une directive interne additionnelle. On permet la classe affaires seulement pour les vols internationaux», indique M. Flanagan.

Plus concrètement, Fil Fraser a dépensé 5433,31 $ en frais aériens pour se rendre à Cannes en 2007. L'année dernière, Wayne Clarkson a dépensé 5119,07 $ pour le même voyage.

Et au Conseil des arts du Canada? «Notre directeur (Robert Sirman) utilise la classe affaires quand le vol dure plus que sept ou huit heures», précise sa porte-parole Carol Bream. Elle ajoute que les billets sont «réservés à l'avance, pour avoir un bon prix».

Le rapport du vérificateur général

Dans son rapport, le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, critiquait notamment les frais d'hébergement et les frais aériens du PDG de la SODEC, Jean-Guy Chaput. Il remettait en question sa chambre à 1330 $ la nuit avec vue sur la mer à Cannes. La SODEC achète ses billets d'avion en classe économique, mais profite d'une entente verbale qui a permis à M. Chaput de voyager souvent en classe affaires. M. Lachance questionnait «l'aspect éthique» de la méthode d'achat de ces billets, qui coûtaient parfois le double de ceux d'autres compagnies pour la même période.