Le Centre canadien d'architecture soufflera 20 chandelles en 2009. L'institution fondée par Phyllis Lambert célébrera deux décennies d'ouverture publique en étant, justement, de plus en plus accessible au grand public.

Résolument de son temps, le CCA lancera un nouveau site web en avril prochain qui offrira un meilleur accès à la collection et aux ressources du Centre. Parmi les activités spéciales, le CCA organisera aussi en mai des portes ouvertes étalées sur 20 heures consécutives et tiendra 20 manifestations publiques - séminaires, conférences et débats - pendant toute l'année.

 

«La seule façon d'avancer c'est de faire des choses qui nous passionnent», a déclaré la fondatrice Phyllis Lambert, hier, lors de l'annonce des activités du 20e anniversaire.

La fière et dynamique octogénaire rappelle d'ailleurs que le CCA a été constitué, en fait, il y aura 30 ans en septembre prochain. Dépositaire d'une collection sur l'architecture unique, centre de documentation et de recherche, l'institution reste aussi, pour sa fondatrice, le centre névralgique de tous les débats sur l'architecture, l'urbanisme et la vie en société.

«C'est le débat qui est intéressant. Arriver ensemble à une solution, c'est mieux que de s'en remettre à des intérêts personnels ou à un groupe de bureaucrates», lance-t-elle avec franchise.

Mme Lambert souhaite que le CCA prenne de plus en plus part aux débats sur l'avenir de Montréal, mais encore faut-il que les gouvernements s'intéressent davantage au CCA.

«La Ville, les gouvernements et les individus doivent s'y intéresser (au CCA), dit-elle. Nous sommes un organisme international, mais nous sommes ici à Montréal. On devrait célébrer notre internationalité, comme on le fait pour le Cirque du Soleil.»

L'architecte torontois Bruce Kuwabara croit d'ailleurs que Montréal a trop tendance à tenir le CCA pour acquis. «Le Centre a élevé les standards d'excellence en architecture ici et ailleurs. C'est une institution culturelle qui a un impact mondial. C'est un pont entre Montréal et le Canada, entre le Canada et le reste du monde», a déclaré le responsable du Quartier Concordia, autour de l'université du même nom.

L'architecte Peter Rose, qui a dessiné le CCA avec Mme Lambert dans les années 80, estime, pour sa part, que l'édifice, qui intègre la maison historique Shaughnessy et le jardin de Melvin Charney, s'élève telle une «rénovation urbaine» importante à Montréal.

Phyllis Lambert ne tarit pas d'éloges envers l'actuel directeur du CCA, Mirko Zardini - en poste depuis 2005 -, qui est au diapason des idées de la fondatrice sur la mission du centre.

«Nous pensons vraiment que la force des idées représente un atout incroyable, dit-il. Nous souhaitons être de plus en plus pertinent dans le débat contemporain en répondant aux questions posées par la société d'aujourd'hui.»

Celui-ci a présenté les nouvelles expositions du Centre. De mai à octobre prochain, La vitesse et ses limites explorera le thème de la vélocité dans la vie moderne, de l'art à l'architecture.

Ensuite, le CCA proposera Autres odyssées de l'espace, une exposition futuriste s'il en est, portant sur trois projets liés à l'aventure spatiale.