Bonne nouvelle : les finances des troupes de théâtre, orchestres, opéras et compagnies de danse prennent du mieux au Canada. Ces organismes atteignent la plupart du temps l'équilibre budgétaire en dépendant moins des gouvernements, mais en faisant davantage appel au financement privé.

La mauvaise nouvelle, c'est que parmi ces nouvelles sources de financement, les organismes ont de plus en plus recours à des fonds de dotation. Cette ressource, qui semblait être la panacée il y a un an à peine, a connu des ratés importants durant l'année financière 2008.

Une analyse de Hill Strategies, faite à partir des données de Statistique Canada et portant sur 105 organismes canadiens des arts de la scène, démontre que, entre 1996-1997 et 2006-2007, les revenus en provenance du secteur privé ont connu un taux de croissance de 53 %. C'est presque le double du taux de croissance des revenus provenant de la vente de billets, ou encore des subventions gouvernementales.

C'est la collecte de fonds auprès des particuliers qui a connu la plus forte croissance. La commandite des entreprises a également grimpé en flèche, de 64 %, mais les dons des sociétés sont restés au même niveau.

Populaires fonds de dotation

Stables depuis 1998-1999, les campagnes pour des fonds de dotation ont doublé par rapport à la moyenne des dernières années. En 2006-2007, la moitié des 216 organismes des arts de la scène qui ont participé à l'enquête avaient un fonds de dotation. La valeur totale de ces fonds s'élevait alors à 171 millions. La débâcle financière de 2008 pourrait par contre avoir eu des retombées négatives sur les revenus de ces organismes.

En 10 ans, ce sont les plus petits organismes - comme Fortier Danse Création de Montréal et la Société de musique contemporaine du Québec - qui ont connu la plus forte croissance de leurs revenus. Parmi eux, les compagnies de théâtre se sont bien tirées d'affaire, même si elles recueillent en moyenne un financement public moins élevé. Les grands organismes, de leur côté, ont surtout vu augmenter leurs revenus provenant du secteur privé, comme c'est le cas de l'OSM.

Enfin, le nombre de représentations données par les 105 organismes sondés ont augmenté de 29 % en 10 ans, mais l'assistance n'a subi qu'une légère augmentation de 3 % au cours de cette décennie.

L'équilibre ou mieux

En 2006-2007, parmi 216 organismes canadiens des arts de la scène, huit organismes sur 10 ont présenté un budget équilibré ou avaient dégagé des surplus. La moyenne des revenus annuels des 216 organismes canadiens sondés était de 2,6 millions de dollars.

Les revenus autonomes, dont la vente de billets, représentaient la moitié du budget des organismes. Environ 30 % des revenus provenaient des gouvernements et 20 % du secteur privé. En moyenne, donc, les organismes de la scène génèrent 2,70 $ en revenus pour chaque dollar investi par les gouvernements.