Chose promise, chose due. Si le Parti libéral du Québec a l'intention d'honorer les engagements qu'il a pris en matière de culture au cours de la campagne électorale, il refuse toutefois de s'avancer sur la façon dont il s'y prendra pour les appliquer.

Augmentation du budget de la SODEC, abolition de la taxe de vente (TVQ) sur les produits culturels et crédits d'impôt pour attirer des productions cinématographiques au Québec, voilà les principales promesses faites par les troupes de Jean Charest dans le domaine des arts.

 

«C'est sûr qu'on maintient le cap sur ces engagements-là, assure Valérie Rodrigue, porte-parole de la ministre sortante de la Culture, Christine St-Pierre. Mais on sort d'une élection. Ça va se faire graduellement, progressivement. On se donne le prochain mandat pour les mettre en place.»

Mme Rodrigue mentionne que certaines mesures pourraient se retrouver dans le prochain budget alors que d'autres prendront plus de temps avant d'être mises en place, comme l'abolition de la TVQ sur les produits culturels québécois, par exemple. Le Parti libéral doit d'abord déterminer quels seront les produits admissibles à cette exemption de taxe.

Par ailleurs, cette promesse risque de ne pas faire l'unanimité à l'Assemblée nationale. À preuve, le porte-parole péquiste en matière de culture, Pierre Curzi, la qualifie de «mesure électoraliste difficile à appliquer». «Selon nous, ce n'est pas suffisant pour inciter les gens à acheter des produits culturels québécois», ajoute-t-il.

Prévenir les coupes d'Ottawa

Jouant maintenant le rôle de l'opposition officielle, le Parti québécois a bien l'intention de faire entendre sa voix dans plusieurs dossiers culturels. Pendant la campagne électorale, la chef du PQ, Pauline Marois, avait déclaré qu'un éventuel gouvernement péquiste pourrait décider de tenir un référendum sur la souveraineté si Ottawa refusait de donner son feu vert à Québec pour que la province puisse rapatrier tous les pouvoirs en matière de culture et communication. Il s'agit d'ailleurs de l'une des priorités du parti dans le domaine des arts.

L'Union des artistes souhaite également le rapatriement du pouvoir de dépenser dans ce domaine. «Avec tout ce qui se passe à Ottawa, on devrait aller dans ce sens-là», soutient Raymond Legault, président de l'UDA.

En ce sens, les troupes souverainistes veulent également exiger que le Parti libéral compense les nombreuses coupes que les conservateurs ont effectuées en culture à la fin de l'été.