L'ancien leader des Beach Boys fait un retour inattendu sur le label Capitol pour offrir ce qui est probablement son meilleur album solo en carrière, exception bien sûr de la version réenregistrée de ce SMiLE (2004) qui a provoqué sa légendaire chute, à la fin des années 60.

That Lucky Old Sun n'est d'ailleurs pas très loin, dans l'esprit, de l'oeuvre avortée en 1967: au lieu d'un voyage d'une côte américaine à l'autre avec SMiLE, Wilson et ses collaborateurs (le librettiste Van Dyke Parks et Scott Bennett) s'affairent cette fois à nous faire visiter la Californie idéalisée par l'oeuvre des Beach Boys, pour le meilleur et, parfois, le pire.

Le meilleur : l'oreille de Wilson pour les belles mélodies, celle de ses collaborateurs pour des arrangements riches et colorés. Le pire: parmi la douzaine de chansons, une poignée d'interludes narrés peu convaincants et des chansons qui tombent à plat (Mexican Girl, Forever She'll Be My Surfer Girl) qui constituent le maillon faible de ce joli enchaînement de vignettes ensoleillées, franches et nostalgiques - Can't Wait Too Long, l'intro de Midnight's Another Day, avait été composée et enregistrée durant les sessions originales de SMiLE.

De cet album somme toute entraînant se dégage quand même une tristesse certaine, soulignée par les deux dernières chansons, Going Home et, surtout, Southern California.

À écouter: Midnight's Another Day

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* * * 1/2

ROCK

BRIAN WILSON

That Lucky Old Sun

Brimel/Capitol/EMI