Remporter un magot au Lotto 6/49 n'aura pas causé qu'ennuis et soucis à la célèbre famille Lavigueur. Vingt-deux ans après avoir remporté 7,65 millions de dollars, ses survivants ont récolté, par la bande, un autre gros lot, hier, lors du 23e gala des prix Gémeaux. Vraie ou pas, leur histoire, portée au petit écran l'hiver dernier, a été jugée de grande qualité par l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision, qui l'a couronnée Meilleure série dramatique.

Dans la foulée, Sylvain Archambault et Jacques Savoie ont obtenu respectivement les trophées de la meilleure réalisation et du meilleur texte pour une série dramatique. Pierre Verville et Laurence Leboeuf, les interprètes principaux, ont remporté ceux des meilleurs premiers rôles masculin et féminin.

L'humoriste et imitateur Verville est désormais un comédien honoré. «En lisant le scénario, j'ai su que je serais capable d'incarner Jean-Guy Lavigueur, dit-il. Le fait d'être entouré de comédiens avec qui j'ai pu bien jouer au ping-pong m'a aidé. Avec Laurence, par exemple, on n'avait qu'à se regarder dans les yeux pour pleurer. À la fin du tournage, on s'est pris dans nos bras et on a fait un salut à la caméra, comme au théâtre. On savait qu'on venait de faire quelque chose de spécial.»

Avec les Gémeaux remis hier après-midi, dont celui d'Amélie Grenier pour le meilleur rôle de soutien féminin dans une dramatique, Les Lavigueur, la vraie histoire a été couronnée neuf fois. Une victoire pour une série qui a mis une décennie à trouver son financement et qui a suscité la controverse au moment de sa diffusion. «Parce qu'elle a des racines historiques, ça a aidé à sa popularité, dit néanmoins Sylvain Archambault. Cela dit, une bonne histoire est une bonne histoire, qu'elle soit vraie, semi-vraie ou fictive.»

Immortelle Guylaine Tremblay

Encore une fois, Annie et ses hommes a été sacré meilleur téléroman. Sans surprise, son interprète principale, Guylaine Tremblay (désormais «Immortelle», car triple lauréate pour le rôle d'Annie) a reçu le Gémeau du meilleur premier rôle féminin dans un téléroman. «Devenir immortelle grâce à une émission que j'adore me rend vraiment heureuse, dit-elle. Mais devenir immortelle, ça veut aussi dire qu'on est vieux, que ça fait un bout de temps qu'on travaille!»

Autre doublé hier soir : pour la deuxième année, Suzanne Clément a reçu le trophée du meilleur premier rôle féminin dans une comédie. Juste avant, Les hauts et les bas de Sophie Paquin, dans laquelle elle aime deux hommes, avait été sacrée meilleure comédie. « Mon personnage doute, est submergé par les tâches quotidiennes, ça ressemble à la vie de beaucoup de gens, note la comédienne. Ce que j'admire de Sophie, c'est qu'elle fait des choix qu'elle assume et qu'elle n'est pas une victime. C'est exactement ce que j'aimais des filles de Sex and the City.»

Pour la troisième fois, Marc Labrèche est reparti avec le Gémeau du meilleur premier rôle masculin dans une comédie grâce à ses excès dans la peau des triplés Brad, Brett et Brenda Montgomery, dans Le coeur a ses raisons.

Sébastien Delorme a, quant à lui, obtenu son premier Gémeau en carrière, celui du meilleur premier rôle masculin dans un téléroman, pour son rôle dans La Promesse. «Denis Bouchard, c'est moi qui repars avec ce trophée, cette année!» a lancé le comédien en recevant son prix.

À titre individuel, Guy A. Lepage (un autre Immortel) est le grand gagnant du gala d'hier soir, animé par Véronique Cloutier et diffusé en direct du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Le roi des ondes a, pour la troisième fois, remporté le Gémeau du meilleur animateur dans la catégorie émission ou série d'entrevues ou talk-show. Avec la bande de RBO, il a aussi reçu celui de la meilleure interprétation grâce au Bye Bye 2007. «Je pensais que je deviendrais pur en devenant immortel. Eh non ! Je crois donc que les immortels sont vicieux, mentionne celui qui entame, la semaine prochaine, sa cinquième saison à l'animation de Tout le monde en parle (qui a encore une fois raflé le Gémeau du public, hier). C'est bien, car je n'ai qu'un job à temps plein cette saison. Ces deux dernières années, à cause des Bye Bye, déjà, à cette date-ci, j'étais de mauvaise humeur.»

Les principaux récipiendaires du gala

Meilleure série dramatique : Les Lavigueur, la vraie histoire

Meilleur téléroman: Annie et ses hommes

Meilleure comédie: Les Hauts et les bas de Sophie Paquin

Meilleure émission ou série jeunesse - fiction: Une grenade avec ça?

Meilleure réalisation - série dramatique: Sylvain Archambault - Les Lavigueur, la vraie histoire

Meilleur texte - série dramatique: Jacques Savoie - Les Lavigueur, la vraie histoire

Meilleur premier rôle masculin - dramatique: Pierre Verville - Les Lavigueur, la vraie histoire

Meilleur premier rôle féminin - dramatique: Laurence Leboeuf - Les Lavigueur, la vraie histoire

Meilleur premier rôle masculin - téléroman: Sébastien Delorme - La promesse

Meilleur premier rôle féminin - téléroman: Guylaine Tremblay - Annie et ses hommes

Meilleur premier rôle masculin - comédie: Marc Labrèche - Le coeur a ses raisons

Meilleur premier rôle féminin - comédie: Suzanne Clément - Les Hauts et les bas de Sophie Paquin

Meilleure interprétation - humour: André Ducharme, Bruno Landry, Guy A. Lepage, Yves Pelletier - Le Bye Bye de RBO 2007

Meilleure animation - émission ou série d'entrevues ou talk-show: Guy A. Lepage - Tout le monde en parle