Avec Diaporama, son troisième album paru en 2005, Catherine Durand a trouvé un son qui lui collait davantage. Cette transition coïncidait avec la fin de son contrat chez Warner et la création de sa boîte de production, KatMusik. Sa carrière bien en main, la chanteuse revient avec Coeurs migratoires, avec lequel elle ancre ce qu'elle a installé.

Avec Diaporama, son troisième album paru en 2005, Catherine Durand a trouvé un son qui lui collait davantage. Cette transition coïncidait avec la fin de son contrat chez Warner et la création de sa boîte de production, KatMusik. Sa carrière bien en main, la chanteuse revient avec Coeurs migratoires, avec lequel elle ancre ce qu'elle a installé.

La Tribune: À l'écoute de ton disque, on a à la fois l'impression que tu assois ce que tu avais apporté avec Diaporama, soit le folk d'ambiance, presque country, mais que tu explores davantage...

Catherine Durand: C'est la directive que je me suis donnée au départ. Je ne voulais pas refaire Diaporama, mais garder ce que j'avais créé, continuer dans la même veine et le pousser plus loin, en trouvant de nouvelles couleurs, de nouveaux sons. Le folk est donc encore plus planant, mais je crois avoir réussi à trouver l'équilibre.

La Tribune: Diaporama était mélancolique, mais Coeurs migratoires, encore plus. Cette impression vient de toi ou de ton environnement?

Catherine Durand: Un peu des deux. Ce que j'écris est souvent autobiographique, mais je m'inspire aussi de ce qui m'entoure, et disons que les relations ont été tumultueuses pour plusieurs amis proches. Tout le monde semblait impliqué dans des histoires difficiles. Les chansons sont nées dans cette mouvance. J'ai pris ça un peu sur mes épaules, et comme une grosse éponge, cela a teinté mes chansons.

La Tribune: Tu t'es risquée à composer pour des instruments classiques, comme le hautbois et le cor. Ce fut difficile?

Catherine Durand: Avec les logiciels, c'est devenu plus facile. Je me suis amusée à faire un démo, je l'ai fait écouter à mes amis et ils ont voulu garder mes idées. Je n'étais pas sûre du tout, je n'ai jamais appris à arranger pour ce genre d'instruments, mais mon équipe me disait que, justement, mes idées étaient neuves.

La Tribune: Tu signes presque tout l'album, sauf deux textes de Tristan Malavoy et Martine Coupal...

Catherine Durand: Ce sont des coups de coeur. J'ai tellement aimé le texte de Tristan que j'ai voulu le garder pour le disque. Celui de Martine collait parfaitement à une mélodie que je venais d'écrire. On ne sent pas, en écoutant ces chansons, que ce n'est pas Catherine.

La Tribune: Malgré les excellentes critiques de Diaporama, les radios n'ont pas fait beaucoup jouer ta musique. As-tu des attentes cette fois-ci?

Catherine Durand: Non, et ce n'est pas grave. Radio-Canada me soutient beaucoup. À la radio commerciale, ce sont souvent les aspects financiers et les guerres de cotes d'écoute qui passent avant, et je ne sais pas si je cadre là-dedans. Ce que je trouve plat, c'est que Montréal dirige tout. Il n'y avait pas ça avant.

La Tribune: Tu dédies l'album à la mémoire de Kristin Gerdur Gudmundsdottir. Qui est-ce?

Catherine Durand: Une très bonne amie à moi, d'origine islandaise, et décédée récemment. Comme moi, elle est partie étudier un an en Allemagne. C'est là que nous nous sommes liées d'amitié. Dans mon deuxième album, il y avait des photos d'Islande, prises lorsque je l'ai visitée. Elle est partie beaucoup trop tôt.