Le célèbre auteur de romans d'espionnage britannique John Le Carré a affirmé qu'il avait songé à déserter son pays pour l'Union Soviétique pendant la Guerre froide, dans une interview au journal dominical Sunday Times.

L'auteur de «L'espion qui venait du froid», âgé de 76 ans, a ajouté qu'il avait eu cette idée non pas parce qu'il était attiré par le communisme, mais parce qu'il était curieux de voir comment était la vie derrière le Rideau de Fer dans les années soixante.

«Quand vous vous livrez intensément à l'espionnage et que vous approchez de plus en plus de la frontière (...) vous avez l'impression qu'il n'y a plus qu'un petit saut à faire (...) pour découvrir le reste», a notamment déclaré l'écrivain et ancien diplomate, qui a travaillé naguère pour les Services secrets britanniques (M16).

Interrogé sur le fait de savoir s'il avait été véritablement tenté de franchir le pas, John Le Carré a répondu: «Oui il y a eu un moment où j'en ai eu envie».

La carrière de John le Carré comme agent secret devait cependant être ruinée par l'agent double britannique Kim Philby qui a révélé la couverture de nombreux de ses compatriotes au KGB.

L'un des plus célèbres romans de John Le Carré, «La Taupe» (1974) évoque les aventures d'une «taupe» soviétique» (1974) basée sur les expériences de l'auteur entre 1950 et 1960 et centrée sur le role de Philby.

Le Carré a eu l'occasion de diner avec Philby en 1987 par l'intermédaire d'un citoyen soviétique, mais a refusé.

«Je ne pouvais vraiment pas faire ça (...) Il (Philby) était reponsable de l'envoi à la mort d'innombrables agents britanniques, dont 40 ou plus en Albanie», a encore déclaré John Le Carré.