On est bel et bien au Festival de montgolfières de Gatineau.

On est bel et bien au Festival de montgolfières de Gatineau.

Un ballon sorti tout droit de l'univers de La Guerre des étoiles est accroché au sol. Malheureusement, il ne s'envolera pas.

Non loin de là, le phénomène musical de l'été 2008 est le point de mire de milliers de festivaliers. Une heure s'écoule et une impressionnante foule est déjà massée au pied de la scène Molson Dry et elle attend un artiste multidisciplinaire.

On est bel et bien au Festival de montgolfières de Gatineau et pour le dernier soir de sa 21e édition, ses organisateurs ont eu l'heureuse idée de convier Gregory Charles.

Pas facile à suivre, le chanteur, pianiste, comédien et animateur.

Première constatation, il a un cardio à toutes épreuves.

Les 20 premières minutes de son spectacle l'ont été en rafale. Une suite de chansons. Les siennes et celles des autres. On a reconnu entre autres, des airs de Starmania, des pièces de Georges Thurston, J'entends frapper, de Michel Pagliaro, Born to Be Wild, de Steppenwoolf et Old Time Rock n' Roll, de Bob Seger.

Tout ça à un rythme effréné. Gregory Charles n'avait pas établi une grille de chansons, un "set list", dans le jargon du métier.

Un regard vers ses musiciens, dirigés par Guy Saint-Onge et le voilà parti. Il a diminué la cadence et on comprend pourquoi en interprétant son "hit", I Think of You.

La soirée allait en être une que le public, toujours nombreux au parc de la Baie, allait goûter. Nous, il a fallu rebrousser chemin, l'heure de tombée venait de sonner.

Lost Fingers

Comment résister à l'invitation des Lost Fingers. Le trio de Québec a été la révélation du Festival international de jazz de Montréal, cet été. Quelle révélation. Byron Mikaloff, Christian Roberge et Alex Morissette ont donné dix prestations, toutes à guichets fermés. Depuis, le premier disque du groupe Lost in the 80's a fracassé la barre des 100 000 exemplaires, ce qui n'est pas fréquent pour des artistes québécois.

Pour les avides d'anecdotes, le nom Lost Fingers a été librement inspiré d'un épisode de la vie de Django Reinhardt. La légende urbaine soutient que le génial guitariste a perdu deux doigts durant l'incendie de sa roulotte en 1928. Le musicien a donc dû revoir sa technique pavant ainsi la voie à la naissance du jazz manouche.

Alors, un petit détour vers la scène Loto Québec du parc De La Baie s'imposait, pour le dernier de quatre spectacles du parc De La Baie.

Dimanche, les Lost Fingers s'étaient pointés trois fois à la Terrasse. Au menu, musique tzigane sur des airs connus des années 1980. Les années 1980, probablement la pire décennie sur le plan musical.

Avec les Lost Fingers, des titres insignifiants genre Pump Up the Jam, You Give Love A Bad Name, Straight Up, Careless Whisper et Black Velvet prennent soudainement une autre dimension.

Le public de l'Outaouais a été incapable de résister à la vague et chaque chanson a été accompagnée d'une salve. Le jazz manouche peut devenir redondant à la longue. Pas avec ses trois musiciens.

Si vous les avez ratés, ne paniquez pas, le groupe sera de retour dans la région, le 24 septembre à la salle Jean-Despréz et le 11 décembre, au Loft 455.

majoanisse@ledroit.com