Le sixième festival littéraire des Correspondances d'Eastman s'ouvre jeudi sur le thème du voyage. Pendant quatre jours, cette petite localité des Cantons-de-l'Est va vivre au rythme des cafés littéraires et des séances d'écriture publique. Un véritable rendez-vous pour célébrer les mots, mais aussi pour réapprendre à les aimer.

«Le voyage constitue un thème littéraire tellement beau, soutient la porte-parole de l'événement, Danièle Bombardier, jointe par téléphone à son domicile de Valcourt, dans les Cantons-de-l'Est. Et tout s'imbrique avec ce festival: c'est l'été - le temps de l'évasion - et c'est tout un voyage pour venir à Eastman.»

Bien que ce soit la première fois qu'elle occupe un tel poste, la journaliste et animatrice est une habituée des Correspondances d'Eastman. «Je siège depuis un an au conseil d'administration et avant cela, j'aidais déjà à l'organisation.»

Comme elle, plus de 100 bénévoles sont mobilisés dans l'organisation de ce festival littéraire qui a accueilli 3000 personnes l'année dernière. Une belle réussite, pense Mme Bombardier, d'autant plus qu' «on n'a pas l'habitude que la culture se transporte en région».

Tout voyage commençant par le départ d'une gare ou d'un port, quoi de plus normal que d'entamer le festival par un spectacle appelé Quai n° 5?

Ce spectacle d'ouverture, mis en scène par Monique Giroux à l'occasion du Festival international de la littérature (FIL), à l'automne 2007, sera présenté le jeudi 7 août à 20h au Théâtre de La Marjolaine. Une évasion littéraire et musicale interprétée par Tristan Malavoy, Mara Tremblay, Ivy et Alexis Martin.

Le lendemain, à la même heure, des lettres de Simone de Beauvoir seront lues par Monique Mercure et Brigitte Poupart, accompagnées par le piano et la voix de Jessica Vigneault. «Ce sont des extraits de la correspondance qu'ont entretenue Simone de Beauvoir et son amant américain Nelson Algren pendant une vingtaine d'année, dit Mme Bombardier. Certaines sont carrément torrides.»

Les journées seront quant à elles rythmées par les ateliers d'écriture et les cafés littéraires.

Bruno Hébert lira des extraits inédits de récits de voyages et de correspondances rédigés par son père, l'ancien écrivain et homme politique Jacques Hébert. Également, une discussion animée par Danièle Bombardier réunira les écrivains Naïm Kattan, Dany Laferrière et Neil Bissoondath autour de l'idée de «voyager de force».

Le public sera aussi appelé prendre la plume. «Avec les Correspondances, on veut faire aimer la lecture, mais aussi l'écriture», dit la porte-parole.

Moyennant l'achat du stylo officiel des Correspondances, les gens pourront écrire et envoyer autant de lettres qu'ils le souhaitent. L'an dernier, 2000 missives avaient quitté le petit bureau de poste d'Eastman en direction de 33 pays.

Aussi, un concours de la Poste restante récompensera les meilleurs écrivains d'un jour. Les participants devront composer à partir d'un thème imposé, comme une image, un fruit ou un mot.

«On tient vraiment à faire écrire les gens. Même ceux pour qui c'est moins facile parce qu'ils en ont perdu l'habitude, déclare Mme Bombardier. Les Correspondances d'Eastman sont justement l'occasion de prendre le temps de s'asseoir pour écrire.»

Les Correspondances d'Eastman Du 7 au 10 août Programme détaillé: www.lescorrespondances.ca