Saint-Sauveur attire de nouveau le monde. Du 31 juillet au 10 août des compagnies d'ici, mais aussi du Brésil et d'Israël se produiront au coeur des Laurentides. Une création «québécoise» venue d'Allemagne figure même au programme.

Après, la Suède, la Hongrie, la Russie, la Chine, la République Tchèque, l'Angleterre et bien d'autres, c'est au tour d'Israël, du Brésil et de l'Allemagne de présenter certaines de leurs meilleures compagnies de danse, en primeur nord-américaine, au Festival des arts de Saint-Sauveur (FASS).

«Lorsque je monte la programmation du festival, explique la danseuse Anik Bissonnette, directrice artistique du FASS depuis 2004, je cherche d'habitude à programmer deux compagnies internationales, une compagnie canadienne et une québécoise. Cette année, nous sommes choyés parce que nous accueillons trois compagnies étrangères!» En fait, cette année, la programmation du FASS est la plus ambitieuse de son histoire.

Si vous trouvez que le nom de la compagnie allemande Gauthier Dance sonne un tantinet québécois, c'est qu'elle est, en effet, dirigée par un compatriote. Éric Gauthier n'a que 17 ans lorsque Reid Anderson, alors directeur artistique du Ballet National du Canada, le convainc de le suivre en Allemagne, rejoindre les rangs du Ballet Stuttgart. À 30 ans, Gauthier y fonde sa propre compagnie, Gauthier Dance, accueillie en résidence au prestigieux Theaterhaus de Stuttgart.

Pour sa rentrée québécoise, à Saint-Sauveur, le jeune directeur présente trois créations de son cru ainsi que des classiques signés William Forsythe, Hans van Manen et Gordon Lightfoot. «Éric est un ami, souligne Anik Bissonnette. C'est l'fun de présenter le travail d'un Québécois qui vit et qui a du succès à l'étranger.»

Anik Bissonnette entend parler de la Kibbutz Contemporary Dance Company alors qu'elle danse à Prague. La compagnie, apprend-elle, n'a jamais mis les pieds en Amérique du Nord, malgré qu'elle soit l'une des plus anciennes compagnies d'Israël, fondée en 1970. À Saint-Sauveur, la KCDC a choisi de présenter Ekodoom. Au programme de cette fable environnementale et humanitaire: musique électro et pop, éclairages soignés et esthétique éclectique. «C'est très dynamique, très jeune», ajoute la directrice artistique.

Pour les amoureux de danse latine, le FASS accueille, également en première nord-américaine, Mimulus, troupe pour laquelle Anik Bissonnette a eu le coup de foudre alors qu'elle était de passage au vénérable festival de danse américain Jacob's Pillow, où ces Brésiliens faisaient un malheur. Une des rares compagnies professionnelles de danses de salon au monde, Mimulus, à l'esthétique léchée et contemporaine, promet sensualité et abandon.

Même un atelier de hip-hop

Au chapitre des compagnies d'ici, les spectateurs ne seront pas en reste puisque le FASS accueille Coleman Lemieux&Compagnie, dirigée par les excellents Laurence Lemieux et Bill Coleman, dans un hommage au chorégraphe James Kudelka, fine fleur du ballet canadien. Se joint à la distribution le Québécois Guillaume Côté, splendide danseur étoile du Ballet National du Canada. Le FASS présentera également, en reprise, Suites Cruelles, de la compagnie montréalaise Cas Public, une production qui, par moments, déménage ferme.

"Et on a une nouveauté cette année au festival, souligne Anik Bissonnette. Le dimanche 3 août, c'est la Tohu-Bohu, consacrée aux jeunes. La troupe d'improvisation Les Imprudanses sera de la partie, plus une chorale géante, un spectacle de musical fait par des jeunes, un atelier de hip-hop En soirée, c'est le Jeune Ballet du Québec, accompagné de 40 élèves de l'École supérieure de ballet contemporain, qui évoluera sur la scène du chapiteau, avec, en seconde partie, Sarah Diamond, une jeune chanteuse de 13 ans. Le tout se terminera par une immense danse en ligne avec le public."

Le FASS inclut aussi dans son ambitieuse programmation un hommage à Oscar Peterson, présenté par Oliver Jones et Ranee Lee, la soprano Giorgia Fumante et le contre ténor Daniel Taylor et l'ensemble Theatre of Early Music ainsi que Le Petit Roy, création de Robert Marien en hommage à Jean-Pierre Ferland. Sans parler de toute la programmation qui se déroule dans les parcs de la ville.

Festival des arts de Saint-Sauveur, du 31 juillet au 10 août.