Thom Yorke n'avait pas l'air très content d'avoir à composer avec les feux d'artifices de La Ronde lors du spectacle de Radiohead, mercredi, au parc Jean-Drapeau. Plusieurs fans non plus. Des pétards ont en effet miné l'ambiance à quelques reprises, notamment à partir du premier rappel. «Z'étaient pas au courant (depuis des mois) qu'il y avait des feux d'artifice de programmés?» écrit Claude, un lecteur, parlant du promoteur.

Oui, le Groupe Spectacles Gillett savait. Radiohead aussi, assure sa porte-parole, Christine Montreuil, qui précise n'avoir reçu qu'une seule plainte à ce sujet. Elle ajoute que c'est toujours à la demande du groupe qu'un spectacle est programmé à l'extérieur. Radiohead connaît bien le parc Jean-Drapeau: il s'y produisait pour la troisième fois depuis 2001.

Claude soulève une autre question intéressante: le groupe d'Oxford n'aurait-il pas pu «s'adapter», «s'ajuster», «en profiter même»? Ça m'a aussi traversé l'esprit, mercredi soir. Confronté à ces pétarades, le groupe n'aurait-il pas dû opter pour des chansons plus toniques au rappel au lieu de l'amorcer avec une chanson acoustique? Surtout s'il avait été mis au courant

L'autre détail qui me hante depuis mercredi, c'est l'authenticité du chant de Thom Yorke. Sa générosité. Qu'il exprime l'angoisse, l'affection ou l'aliénation, il se livre toujours sans filtre - oublions ses textes parfois inintelligibles. Bono, par comparaison, donne dans l'émotion spectaculaire. Il est hyperconscient de ses gestes, de son chant et des sentiments qu'il veut faire passer.

On a beau apprécier U2 et estimer qu'il fait encore de bons disques, la conclusion s'impose d'elle-même: la bande à Bono deviendra les Stones. Que deviendra Radiohead? Aucune idée. Et c'est précisément ce qui le rend aussi intéressant.

Burial se dévoile

L'énigme concernant l'identité de Burial a été résolue. Le Réjean Ducharme du dubstep, dont l'album Untrue s'est hissé dans les palmarès d'une foule de critiques en 2007, a lui-même dévoilé son identité sur l'internet. Il s'appelle Will Bevan et vit dans le sud de Londres. C'est du moins ce qu'il affirme sur la page MySpace de Burial.

En se révélant au monde - à supposer que ce soit vrai - l'artiste met fin à un mystère qui s'était presque transformé en chasse aux sorcières. Un journal londonien avait en effet demandé à ses lecteurs de l'aider à découvrir qui se cachait derrière ce masque.

Will Bevan précise avoir voulu demeurer anonyme pour mettre sa musique de l'avant. «Je veux juste faire des chansons», écrit-il. Seules les chansons comptent, estiment en effet plusieurs fans qui ont pris la peine de commenter sa sortie sur MySpace. Mais dans la presse spécialisée, certains y voient une forme d'opportunisme publicitaire: Burial est l'un des favoris pour le Mercury Prize, qui sera remis le 9 septembre

Des insultes pour Gatineau

L'ennui avec l'internet, c'est qu'il incite certaines personnes à réagir impulsivement, sans avoir lu ou sans avoir compris ce qu'on écrit. Dans un récent article relatant le spectacle 20 ans dans les dents, j'ai exprimé des réserves concernant la première partie du spectacle de Gatineau, avant de souligner que la fin était forte. Des lecteurs n'ont retenu que le premier commentaire et en ont profité pour m'envoyer des messages, disons, pas toujours polis.

Deux exemples: l'un m'invitait à reconnaître la qualité du disque de Gatineau (ce n'est pas un argument quand on commente un spectacle) et l'autre me traitait simplement de «cave» et de «critique de marde». Selon mes recherches, ces deux lecteurs travaillent pour un webzine portant sur la scène locale. Soudain, je m'inquiète un peu pour la scène locale.