Voilà, c'est fait, j'ai vu Céline Dion. J'ai finalement assisté à l'un de ses spectacles au grand complet. Pas celui qu'elle a fait sur les plaines d'Abraham, mais celui qu'elle présente encore demain et lundi au Centre Bell. Taking Chances dans sa version québécoise.

Elle m'a scié, oui. Contre toute attente, après The Power Of Love, une ballade qui ne me donne pourtant pas la chair de poule, j'étais bouche bée.

Trois ou quatre chansons après son entrée en scène, j'étais franchement impressionné par son souffle, par la flexibilité et l'éclat de son chant. Par sa totale maîtrise vocale. Par son authentique perfection, à une époque où d'autres font appel au lip-sync ou à des logiciels capables de corriger en direct les fausses notes.

Céline Dion possède, c'est vrai, une énergie de rockeuse et même un fond de blues. Sa principale faiblesse, c'est l'inégalité de son répertoire et cette enflure - heureusement beaucoup moins présente dans son catalogue francophone - que j'ai moi-même souvent décriée. Elle est capable, cependant, d'incarner toutes les facettes de l'âme humaine, de la fragilité la plus pure (L'amour existe encoreI'm Alive) en passant par le romantisme le plus dynamique (Love Can Move Mountains).

De tous les artistes que j'ai vus se produire sur une scène centrale ou ouverte de tous côtés, Céline Dion est aussi la seule qui se déplaçait constamment de manière à ne jamais donner l'impression de tourner le dos à personne. On est loin de Bono qui vient faire un rapide salut aux fans qui regardent le spectacle de dos depuis plusieurs dizaines de minutes ou, pire, de Shania Twain, qui signe des autographes en arpentant sa scène circulaire

L'un des aspects les plus fascinants de la performance de Céline Dion demeure toutefois l'espèce de combat qu'elle mène pour livrer ses chansons. Dans son corps, dans ses gestes, dans un haussement de sourcils comme dans un coup de hanche, on sent les muscles qui travaillent pour que son chant soit si limpide et parfaitement modulé. Il est franchement impressionnant de la voir à l'oeuvre.

Je ne suis pourtant pas sorti du Centre Bell avec l'envie de me farcir l'intégrale de sa discographie. Puisque je n'ai pas tellement d'atomes crochus avec son oeuvre au strict plan esthétique, j'ai même trouvé ça «long des petits bouttes» pour reprendre la formule de Dédé Fortin. Mais comme disent les rappeurs: respect!

Mon iPod: 2005-2008

Je me permets de vous donner des nouvelles de mon iPod qui, comme vous vous en souvenez très certainement, avait déjà fait un arrêt cardiaque l'an dernier. Elles ne sont pas bonnes. Il est maintenu artificiellement en vie par une prise de courant. Cliniquement mort, donc. Même la «méthode universelle» pour ressusciter les iPod (quelques claques derrière la tête) n'y changera rien cette fois.

Non, je ne suis pas endeuillé. Trop fâché pour ça. On a vécu de bons moments ensemble, mais au moment de faire le bilan, je m'interroge sérieusement: y a-t-il vraiment une bonne raison de flamber plus de 350$ pour un appareil qui dure, de peine et de misère, trois petites années? M. Jobs?