Construite en 1825, elle a été la première prison en Ontario. La deuxième plus ancienne au Canada, après celle de Trois-Rivières. Jusqu'en 1998, elle a accueilli des détenus. L'Ancienne prison de L'Orignal, dans l'Est ontarien, a maintenant sa désignation patrimoniale. Et pour un deuxième été consécutif, elle accueille les curieux, les amoureux de l'architecture et les passionnés "d'anecdotes de prison".

Construite en 1825, elle a été la première prison en Ontario. La deuxième plus ancienne au Canada, après celle de Trois-Rivières. Jusqu'en 1998, elle a accueilli des détenus. L'Ancienne prison de L'Orignal, dans l'Est ontarien, a maintenant sa désignation patrimoniale. Et pour un deuxième été consécutif, elle accueille les curieux, les amoureux de l'architecture et les passionnés "d'anecdotes de prison".

Depuis le 21 juin dernier, du mercredi au dimanche, les visiteurs affluent afin de découvrir ce lieu riche en histoire. De juridiction fédérale avant 1968 et provinciale pour les 30 années suivantes, l'Ancienne prison de L'Orignal a accueilli un maximum de 32 détenus dans ses huit cellules. Vers la fin des années 1990, par contre, ils n'étaient en moyenne plus qu'une quinzaine.

De son ouverture jusqu'à l'abolition de la peine capitale au pays en 1962, cinq pendaisons ont eu lieu dans la cour arrière de la prison. William Larocque et Emmanuel Lavictoire ont d'ailleurs été les deux derniers à mourir sur la corde du bourreau, en 1933.

Mais l'Ancienne prison de L'Orignal a évolué avec les décennies. Plusieurs travaux ont marqué d'importants changements, tant pour les détenus que pour les gardiens. Là où on exécutait des prisonniers, au début du siècle dernier, on terminait son diplôme d'études secondaires de l'Ontario, dans les années 1990. La cour de la prison ayant cédé place à une salle de classes en 1987.

Visite guidée

Au cours d'une visite guidée, longue d'environ une heure, les touristes seront à même de comprendre le fonctionnement d'un établissement carcéral. Et son évolution avec les époques.

De la salle de contrôle jusqu'aux cellules, en passant par la salle des visites, le "tro" et les bureaux administratifs, la visite permet de bien cerner le quotidien d'un détenu, tant en 1890 que 100 ans plus tard.

Interactive, elle offre aussi la chance aux visiteurs de passer par le bureau des empreintes. Tout en permettant à chacun d'imprimer sa marque distinctive sur un espace réservé à cet effet sur son billet d'entrée. Un arrêt obligatoire pour les familles aux enfants curieux.

La visite fourmille aussi d'anecdotes sur la vie de cet établissement carcéral. On y apprend entre autres que des barbelés et des lames de rasoir ont été installées après qu'un détenu ait sauté par-dessus le mur de la cour. Ou que le corps du troisième détenu pendu, Clément Goyette, en 1904, serait enterré dans un coin de la cour, sa famille ne l'ayant pas réclamé. Ou encore qu'un détenu aurait tenté de se noyer dans la toilette du "trou", cet espace lugubre confiné pour écarts de conduite. En tout, trois prisonniers se seraient évadés en près de 175 ans.

Du nouveau cette année, grâce à la collaboration d'élèves de l'École secondaire catholique de Casselman, une réplique de la potence a été aménagée, tout comme un pilori.

Circuit patrimonial

L'Ancienne prison de L'Orignal a pignon sur rue dans le même bâtiment que le siège administratif des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR) et la cour provinciale.

Voulant exploiter le potentiel de cette section de l'édifice laissée vacante, le canton de Champlain, qui dessert le village, l'a protégé en vertu de la Loi sur le patrimoine de l'Ontario.

Propriété des CUPR, cette ancienne prison a été confiée au Bureau de développement économique et touristique qui s'est vu confier la mission de la restaurer. Appuyé par un comité de bénévoles, la prison a retrouvé son cachet.

La première saison de visites l'an dernier a surpassé tous les objectifs. Tant et si bien que les organisateurs ont pu greffer tout un pan d'activités à ce qui est devenue la pierre angulaire du patrimoine de la région.

Un nouveau circuit patrimonial a d'ailleurs été établi à l'intérieur des limites du village, permettant d'ajouter à la visite du pénitencier. On y découvre le bureau d'enregistrement, l'un des trois hôtels que comptait jadis le village, le quai et la marina, le bureau de poste, de même que plusieurs édifices religieux.

Chef-lieu des CUPR depuis 1850, L'Orignal (1825) est le plus ancien village de la région. Son très long quai et sa proximité aux sources thermales de Caledonia Springs lui ont permis de jouer un rôle prépondérant sur la rivière des Outaouais et dans le domaine maritime.

D'ailleurs, une exposition sur Caledonia Springs, la plus importante station thermale canadienne de son époque, est prêtée par l'archiviste en chef de l'Université d'Ottawa, Michel Prévost. Elle accompagne une exposition sur Treadwell, le dernier propriétaire de la Seigneurie de la Pointe-à-L'Orignal. M. Prévost sera d'ailleurs sur place, le 12 juillet prochain, pour animer une visite des lieux, qui précédera les histoires frissonnantes de l'auteur Marc Scott, lors d'une soirée spéciale "contes et légendes".

L'ANCIENNE PRISON DE L'ORIGNAL en brefDirection : À partir d'Ottawa, prendre la route 174/17 jusqu'à L'Orignal. À la hauteur du village, tournez à gauche sur la rue Longueuil, à droite sur la rue John et à gauche sur la rue Queen.

Tarifs : Prévoir entre deux et cinq dollars par personne. Forfait familial disponible.

HEURES D'Ouverture :

Des visites guidées ont lieu tout l'été, du mercredi au dimanche, jusqu'au 1er septembre inclusivement. Deux guides interprètes attendent les visiteurs francophones à 11 h et 15 h 30 et les visiteurs anglophones à 9 h 30 et 13 h 30.

Renseignements : 1-888-632-5245