Yamé

Yamé

130, boulevard Gréber

Gatineau, QC

819 561-8787

Cote Jury 13,5/20

L'affiche à l'avant du restaurant Yamé, sur le boulevard Gréber, dit "restaurant asiatique". Cela est faux : il faut se fier plutôt à la carte d'affaires qui précise : cuisine du sud-est asiatique. Voilà qui est plus juste.

Yamé a ouvert ses portes plus tôt cette année et s'est déjà taillé une fidèle clientèle. Un soir de semaine, la salle de 50 places est presque remplie à capacité et c'est sans surprise que l'hôtesse, pas asiatique du tout, demande si nous avons des réservations. Le message est clair : ce serait préférable, surtout si vous voulez y aller en fin de semaine, où en groupe de plus de quatre personnes. C'est que les options pour un bon repas à l'est de la rivière Gatineau sont rares - quoique ça s'améliore depuis quelques années. Il n'y a longtemps eu que la Maison Maxime (Cote Jury 16/20, octobre 2003), ou à peu près, pour sauver la mise.

Aujourd'hui, la situation a évolué, entre autres avec l'ouverture de la grilladerie Sterling il y a près de cinq ans (Cote Jury 17/20, avril 2008). Yamé ne vise pas la même clientèle que le Sterling, et c'est fort bien comme ça. Il est bon que des établissements offrent des repas complets autour de 20 $ - ou même moins, selon nos choix -, comme le fait Yamé.

L'endroit est d'accueil plaisant. Les murs sont peints de rayeurs de couleurs gaies, ça ravigote et ça ouvre l'appétit. Il y a un look franchement moderne dans le choix des meubles, de la décoration, etc. Quand on regarde comme il faut cependant, on voit que c'est un peu du toc, du trompe-oeil : des dessus de Formica à motif de bois chic collé sur des tables en bois ordinaire, par exemple. Ça change quand même des restaurants thaïs habituels qui sont décorés de bois ouvragés traditionnels et de broderies ornées.

Une entrée de crevettes et légumes en tempura (8,95 $), d'inspiration japonaise, est plutôt ratée. On a par exemple trempé le bout de la fleur d'un brocoli dans le mélange à tempura ; il aurait plutôt fallu faire comme la pomme de terre sucrée et la paner entièrement. Les crevettes sont fraîches, ce qui sauve un peu le plat. On lui préférera cependant les roulés frais au porc et crevettes (4,25 $), bien moins chers, mieux réussis et tout aussi soutenants.

Les plats principaux nous semblaient un peu maigres, côté portion. Mais avec une portion de riz partagée à deux, la crainte était non fondée. Que ce soit le porc frit avec sauce à l'ananas (12,95 $) ou le poulet en "stir fry" (12,95 $), il y avait là de quoi satisfaire tout appétit normal. La cuisine thaïe étant forte en goût, les gens apprécient les saveurs typées, franches.

Et si l'affiche extérieure disait "cuisine asiatique", l'essentiel du menu disait "thaï" avec les brochettes satays, les plats de nouilles frites ou de riz frit, et quelques grillades également. Il y a de petites incartades ailleurs : un curry qui rappelle l'Inde à proximité, et un éventail de soupes-repas, des "phos" du Vietnam qui forment d'excellents dîners légers et soutenants à la fois, pour 7 ou 8 $. Bref, ici, Asie rime avec Thaïlande.

Au dessert, déception. Une seule préparation traditionnelle, la banane frite. Aucune glace comme on voit ailleurs. On offre aussi des gâteaux de facture commerciale, pour ceux que le voyage thaï a essoufflé et qui ont la nostalgie de l'Amérique industrielle.

Pour deux personnes, prévoyez entre 35 et 45 $, plus consommation, taxes et service.

pjury@ledroit.com

RÉSULTATSCuisine: 7,5/10

Service: 3,5/6

Décor: 2,5/4